
Autonomie, entraide et transmission : en Wallonie, région du sud de la Belgique, des néopaysans dynamisent un village en proposant des ateliers d’échange de savoir-faire. Une « soupape » pour les habitants, vectrice de lien social.
Dans cette ferme coopérative, où vit une dizaine de personnes, plusieurs activités sont développées au sein de différents espaces loués, soit par des membres du collectif, soit par des personnes extérieures.
C’est le cas de Séverine Cosse qui, tous les jeudis de 10 à 14 heures depuis maintenant trois mois, propose un atelier d’échange de savoir-faire créatif : la Fabrik néorurale. Couture, aquarelle, sérigraphie… « Les activités varient en fonction des besoins et des envies », explique-t-elle. (...)
« Plein de métiers risquent de disparaître. C’est pour ça qu’il est important de se réunir, sinon ça va être encore plus dur », dit Séverine. Aucun doute qu’ici se développe plutôt l’intelligence collective. (...)
Aujourd’hui, dans les contrées rurales, rares sont les « prétextes pour se rencontrer », dit Mélanie. (...)
Le collectif de l’Amagda invente ainsi une nouvelle manière d’être à la campagne. « Nous sommes dans un esprit d’ouverture au sein du village, avec la volonté de nous intégrer », explique Maxime, natif de Bruxelles et membre du collectif. D’ailleurs, la première chose que ce dernier a fait dès son arrivée a été d’organiser une fête des voisins.
Le projet de cette coopérative paysanne s’articule autour de plusieurs valeurs : l’autonomie par le développement de modes de production alternatif comme l’agriculture vivrière ; l’entraide par le lien social, afin de « nourrir l’espoir des lendemains » ; la transmission de savoir-faire, par l’apprentissage, le partage et la création.
Calligraphie, forge et kickboxing (...)
En Wallonie, la ferme de l’Amagda n’est pas la seule à mettre en valeur et en commun les connaissances de chacun. C’était aussi l’un des souhaits de Clémence et Gaston lorsqu’ils ont acheté la ferme de l’Escafène, « en plein cœur du village » de Ragnies, près de Thuin. Le jeune couple y mène, depuis un an, des activités agroécologiques. (...)
Tisser un « réseau d’entraide local »
Depuis son arrivée, le couple a également organisé plusieurs ateliers d’échange de savoir-faire. (...)
« J’ai envie qu’il y ait un maximum de femmes qui y participent car on a encore trop tendance à confier ces tâches aux hommes. Les plonger dans cet univers peut leur donner confiance », affirme Clémence. (...)
Tout comme le collectif de l’Amagda, les deux néopaysans refusent d’habiter en vase clos. « On veut que notre lieu de vie ne le soit pas que pour nous, mais aussi pour tout le village », dit Clémence. Pour le couple, qui ne connaissait personne en arrivant, organiser ces ateliers a permis de tisser « un réseau d’entraide local. » « Même si le but premier est d’apprendre à faire, les gens gardent contact les uns avec les autres. C’est assez magique, ça crée vite des liens », se réjouit Clémence. (...)