Alors que le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé vendredi à la presse que son pays comptait élucider les circonstances de l’arrivée "mystérieuse" de 153 Palestiniens à l’aéroport de Johannesburg à bord d’un vol en provenance de Nairobi, Israël a indiqué samedi que ceux-ci devaient être accueillis par un "pays tiers".
Israël a affirmé, samedi 15 novembre, que les 153 Gazaouis arrivés par avion dans des circonstances mystérieuses en Afrique du Sud, où les autorités ont lancé une enquête, devaient être reçus par un "pays tiers", sans préciser lequel.
Ces personnes "ont quitté la bande de Gaza après que le Cogat a reçu l’accord d’un pays tiers pour les accueillir", a déclaré à l’AFP Shimi Zuaretz, un porte-parole de cet organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.
Il n’a pas nommé ce pays, ni donné de détails sur l’organisation de ce voyage. Cependant, une source au sein de l’armée israélienne a indiqué à Noga Tarnopolsky correspondante de France 24, que le pays tiers en question, "qui a invité ces Gazaouis", était... l’Afrique du Sud.
Il semble qu’ils aient été "expulsés", avait affirmé de son côté vendredi à la presse le président sud-africain Cyril Ramaphosa. "Ce sont des personnes originaires de Gaza qui, mystérieusement, ont été mises dans un avion qui est passé par Nairobi et est arrivé ici."
L’Afrique du Sud les a accueillis "par compassion" et va enquêter sur les "dessous" de ce vol, avait-t-il ajouté.
Des visas de pays tiers
Les Palestiniens avaient atterri jeudi à Johannesburg et été retenus dans leur avion pendant plus de 12 heures, car ils n’avaient pas de tampon de sortie d’Israël sur leurs passeports, avait indiqué la police aux frontières sud-africaine.
Les autorités avaient finalement autorisé leur entrée après avoir reçu l’engagement d’une ONG qu’ils seraient pris en charge. Cette ONG a déclaré ne pas savoir qui avait affrété l’appareil, et révélé qu’un premier avion transportant 176 Palestiniens avait déjà atterri à Johannesburg le 28 octobre dans des circonstances similaires.
Un responsable israélien s’exprimant sous couvert d’anonymat a affirmé que l’organisation ayant coordonné le départ des Gazaouis avaient fourni pour tous des visas de pays tiers.
Selon l’ambassade de Palestine en Afrique du Sud, le voyage des deux groupes a été organisé par une organisation "non-enregistrée" qui a "exploité les conditions humanitaires tragiques de notre peuple à Gaza, dupé des familles, collecté de l’argent auprès d’elles et facilité leur voyage de façon irrégulière et irresponsable". (...)
Le gouvernement sud-africain, mené par l’ANC (Congrès national africain), est lui un fervent soutien de la cause palestinienne. Il avait porté plainte en 2023 contre Israël devant la Cour internationale de justice, l’accusant de génocide à Gaza.
La bande de Gaza est assiégée par Israël depuis octobre 2023 et les Palestiniens y habitant ne peuvent la quitter que pour des cas très particuliers.