
Après La Réunion, Mayotte entre en phase d’épidémie pour le chikungunya. Face à la propagation de cette maladie transmise par les piqûres de moustiques et le risque de saturation d’un système de santé fragilisé, le ministère de la Santé a annoncé, lundi 2 juin, prévoir l’organisation d’une campagne de vaccination sur tout le territoire pour certains adultes à risque.
Cette campagne, avec le seul produit autorisé pour l’instant, Ixchiq (Valneva), sera ciblée sur les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant au moins une comorbidité et tiendra compte des spécificités de santé mahoraises, notamment des comorbidités à des stades avancés en nombre important.
Transmise par les piqures de moustiques Aedes infectés, l’épidémie a déjà fait plus de 560 victimes à Mayotte depuis début 2025. Sur la seule semaine du 19 au 25 mai, 204 ont été signalés, soit une augmentation de 47 % en sept jours, selon des données provisoires.
"Depuis le 26 mai, Mayotte est passée en phase épidémique (phase 3 du plan Orsec Arboviroses, correspondant à une épidémie de faible intensité). Cette évolution du niveau d’alerte fait suite à une accélération marquée de la transmission du virus chikungunya sur l’ensemble du territoire, avec un nombre de cas confirmés en constante augmentation depuis plusieurs semaines", a indiqué Santé publique France dans son nouveau bulletin.
Mais "la situation réelle pourrait être largement sous-estimée", a rappelé Santé publique France. Non seulement les tests de confirmation biologique restent suspendus aux urgences, sous une "pression persistante (...) préoccupante", mais "le recours aux soins demeure partiel pour une partie de la population, notamment dans les zones les plus isolées ou précaires", selon son diagnostic.
Augmentation du nombre de cas graves
Depuis la détection du premier cas confirmé, 15 personnes ont été hospitalisées, dont huit femmes enceintes pour surveillance et cinq bébés de moins d’un an, mais il n’y a eu aucune admission en réanimation et aucun décès. (...)
Une épidémie frappe depuis plusieurs mois un autre département d’outre-mer, La Réunion, située à quelque 1 500 kilomètres de Mayotte. Plusieurs dizaines de milliers de cas et douze décès y ont été recensés.