
(...) Au nom de ce chibani de 69 ans, arrivé en France à l’âge de 19 ans,
rompu aux tâches les plus ingrates pendant quarante ans, derrière une
machine dans une multinationale des transports, habitant dans un foyer
Sonacotra, dans une chambre exigüe, au confort sommaire, avec comme
uniques meubles : un lit, une table et une petite télévision, vous avez
voulu, par de nombreuses marches pacifiques et de nombreux
rassemblements citoyens, exprimer votre courroux quant au sort réservé à
ce retraité algérien mort deux jours après son interpellation par la
police nationale le 9 juin 2009. (...)
Vous avez voulu manifester votre solidarité avec sa famille laissée au
pays, avec ses enfants qu’il n’avait pas vu grandir. En tant qu’hommes
et femmes épris de justice, vous avez tout simplement voulu faire
éclater la vérité au grand jour et demander justice.
Eh bien, cette "justice" vient de décider d’un non-lieu, qui
signifierait -si le juge d’instruction était amené à suivre les
réquisitions du procureur de la République- tout simplement l’abandon
des poursuites contre les policiers impliqués dans la mort d’Ali Ziri.(...)