
Burkini : la préfecture de Corse-du-Sud demande le retrait des arrêtés pris par les communes de Lecci et Zonza
La préfecture de Corse n’aura mis que 24 heures à réagir. À la suite de la publication d’un arrêté interdisant le port de tenues religieuses sur les plages de la commune de Lecci et la prise d’un arrêté similaire par celle, voisine, de Zonza-Santa-Lucia, ce jeudi 8 août, la préfecture a fait parvenir aux maires deux recours gracieux visant au retrait des actes.
"Notre analyse est que ces arrêtés sont illégaux", explique le directeur de cabinet du préfet, Florian Straser. Selon le haut fonctionnaire, ces arrêtés seraient directement inspirés de celui pris, en 2016, par le maire de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, et repris en 2018 par le maire de Ghisonaccia.
Or, "ce sont les mêmes circonstances que pour Ghisonaccia. Il n’y a pas de risque avéré et actuel de trouble à l’ordre public. Ce serait la seule justification à une telle interdiction", détaille Florian Straser. (...)
L’arrêté pris par Zonza-Santa-Lucia d’ores et déjà retiré
Contacté, le maire de Zonza, Nicolas Cucchi, déclare avoir déjà retiré son acte. "Nous avons cherché à prémunir la commune d’un trouble à l’ordre public et à éviter toute situation de tension, tout conflit communautaire sur nos plages, qui sont des plages familiales", explique l’édile à Corse-Matin. (...)
De son côté, le maire de Lecci, Don Georges Gianni, n’était pas joignable lorsque nous écrivions ces lignes. "En cas de refus, nous irons au contentieux devant le tribunal administratif", prévient Florian Straser depuis la préfecture d’Ajaccio. Selon le directeur de cabinet du préfet, un "délai raisonnable" est laissé à l’élu, "une question de jours", précise-t-il. (...)
"La LDH rappelle qu’au sein de l’espace public, chacune et chacun jouit des libertés fondamentales garanties par la loi, que sont la liberté de conscience et de religion, de circulation et personnelle. La LDH entend donc saisir la justice", a déclaré l’association.