Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24
La Russie s’empresse de reprendre Koursk aux Ukrainiens avant la prise de fonction de Trump
#guerreenUkraine #Trump
Article mis en ligne le 12 novembre 2024

Selon Kiev et Washington, la Russie se prépare à une contre-offensive de grande ampleur dans la région de Koursk, en partie sous contrôle ukrainien depuis une attaque surprise menée début août. Vladimir Poutine entend ainsi arriver en position de force à la table des négociations avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

(...) Le président Volodymyr Zelensky a affirmé lundi 11 novembre que la Russie avait rassemblé 50 000 soldats, y compris des troupes nord-coréennes, dans l’espoir de reprendre les quelque 1 000 km2 contrôlés par Kiev en territoire russe, avant l’entrée en fonction de Donald Trump en janvier 2025.

Si les forces russes ont déjà mené de multiples attaques sur les positions ukrainiennes par des tirs de missiles et d’artillerie, c’est la première fois qu’elles s’engagent dans une contre-offensive majeure. (...)

Selon des responsables américains, la Russie a formé les Nord-Coréens aux tirs d’artillerie, aux tactiques de base de l’infanterie ainsi qu’à l’attaque de tranchées. Cet entraînement laisse penser que les hommes de Kim Jong-un seront engagés dans des assauts frontaux contre les positions retranchées des troupes de Kiev. (...)

Selon les experts militaires, la contre offensive en préparation à Koursk n’a nécessité aucun apport de soldats russes en provenance de l’est ukrainien. Moscou devrait ainsi pouvoir faire pression sur Kiev en accélérant la cadence sur plusieurs fronts simultanément. (...)

"En plus de la contre-offensive à Koursk, les Russes vont continuer leurs attaques dans le Donbass. On annonce également une vaste offensive dans la région de Zaporijjia, c’est-à-dire trois axes d’attaque en même temps. D’un point de vue militaire, l’Ukraine n’a pas les moyens de contrer trois offensives russes", estime le général Trinquand. "La clé réside plutôt dans les frappes dans la profondeur. D’où l’insistance des Ukrainiens à obtenir des missiles longue portée", ajoute l’expert militaire.

Selon Vladyslav Volochyn, un porte-parole du groupe sud de l’armée ukrainienne, l’offensive russe sur Zaporijjia serait même imminente, assurant que des unités d’assaut de l’armée russe ont été dépêchées dans la région. (...)

L’ampleur des pertes russes constatées ces derniers mois suggèrent également une volonté d’épuiser les défenses ukrainiennes. Selon le chef d’état-major britannique, l’amiral Tony Radakin, le mois d’octobre a été le plus meurtrier pour l’armée russe depuis le début de la guerre en l’Ukraine en février 2022 avec une moyenne de 1 500 soldats russes tués ou blessés par jour.

"La Russie est sur le point d’arriver à 700 000 personnes tuées ou blessées, ce qui illustre l’énorme douleur et la souffrance que la nation russe doit supporter à cause de l’ambition du président Vladimir Poutine", a également fustigé l’amiral Tony Radakin.

Au cours du week-end, la Russie et l’Ukraine ont aussi échangé un nombre inégalé de frappes de drones, Moscou ayant lancé un total de 145 engins dans la nuit de samedi à dimanche. De son côté, l’Ukraine a tiré un nombre record de drones en direction de la capitale russe.
"Gagner un maximum de terrain"

Le calendrier de ce coup d’accélérateur russe ne doit rien au hasard. La semaine passée a vu la victoire du républicain Donald Trump à la présidentielle américaine. Très critique à l’égard de l’aide de Washington fournie à Kiev, l’imprévisible milliardaire a affirmé qu’il pourrait mettre fin au conflit "en 24 heures". (...)

En juin, le président russe avait rappelé ses conditions à l’ouverture de négociations de paix avec Kiev : le retrait des troupes ukrainiennes des régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia, que la Russie n’occupe que partiellement, ainsi que l’abandon d’un projet d’adhésion à l’Otan.

Une forme de reddition inacceptable pour le président Volodymyr Zelensky qui défend de son côté un plan de victoire auprès de ses alliés qui exclut de céder des pans entier de son territoire.

Si l’administration Trump n’a pas clairement affiché ses intentions sur le dossier ukrainien, la Russie a constaté "des signaux positifs", a indiqué ce week-end Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Plusieurs déclarations de l’entourage du milliardaire semblent clairement aller dans le sens de Moscou. (...)

Malgré les incertitudes liées à l’élection de Donald Trump et la perspective d’un nouvel hiver de souffrances, les Ukrainiens continuent de s’opposer en grande majorité à des concessions territoriales. Selon un sondage de l’Institut international de sociologie de Kiev, la proportion d’Ukrainiens favorables à des concessions à la Russie pour mettre fin à la guerre est restée stable à 32 % depuis le printemps dernier.