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France24
La Syrie annonce un accord pour intégrer les institutions autonomes kurdes à l’État
#Syrie #Kurdes
Article mis en ligne le 11 mars 2025

Un accord a été conclu en Syrie sur l’intégration des Forces démocratiques syriennes (FDS), majoritairement kurdes, dans les institutions étatiques, a annoncé, lundi, la présidence par intérim du pays. "Une vraie occasion pour construire une nouvelle Syrie", salue le chef des FDS, Mazloum Abdi.

(...) L’annonce de cet accord, dont l’application est prévue d’ici la fin de l’année, intervient alors que la Syrie a connu ces derniers jours dans l’ouest du pays ses pires violences depuis la chute de l’ancien président Bachar al-Assad en décembre.

Ces violences menacent la stabilité d’un pays engagé dans une transition déjà fragile alors que le président par intérim Ahmed al-Charaa (Abou Mohammed al-Joulani) cherche à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire syrien, après 13 ans de guerre civile. (...)

La présidence syrienne a publié, lundi, un communiqué signé par les deux parties, précisant que l’accord prévoit "l’intégration de toutes les institutions civiles et militaires du nord-est de la Syrie au sein de l’administration de l’État syrien, y compris les postes-frontières, l’aéroport ainsi que les champs pétroliers et gaziers."

L’accord affirme également que "la communauté kurde est une composante essentielle de l’État syrien", qui "garantit son droit à la citoyenneté et l’ensemble de ses droits constitutionnels", tout en rejetant "les appels à la division, les discours de haine et les tentatives de semer la discorde entre les différentes composantes de la société syrienne."

Il stipule aussi "le soutien à l’État syrien dans sa lutte contre les résidus du régime Assad et toutes les menaces pesant sur sa sécurité et son unité."
Marginalisés et réprimés sous le régime Assad

L’administration autonome kurde, soutenue par les États-Unis, contrôle de vastes territoires dans le nord et l’est de la Syrie, riches en blé, pétrole et gaz, des ressources cruciales pour les autorités de Damas dans cette période de reconstruction.

Son bras armé, les FDS, ont joué un rôle clé dans la lutte contre le groupe jihadiste État islamique, battu dans son dernier bastion en 2019. (...)

Marginalisés et réprimés sous le régime de la famille Assad, les Kurdes ont été privés, pendant des décennies, du droit de parler leur langue, de célébrer leurs fêtes et, pour un grand nombre d’entre eux, de la nationalité syrienne.

Pendant la guerre civile déclenchée en 2011, ils ont mis en place une administration autonome dans le nord-est du pays, avec leurs propres institutions éducatives, sociales et militaires.

Depuis l’arrivée en décembre des nouvelles autorités à Damas, les Kurdes ont manifesté une certaine ouverture, voyant une occasion pour construire une nouvelle Syrie qui garantisse les droits de tous les Syriens.

Toutefois, ils ont été exclus d’une conférence de dialogue national sur les grandes lignes de la transition.

L’accord intervient près de deux semaines après un appel historique du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), Abdullah Öcalan, à la dissolution du parti et à l’abandon de la lutte armée. Cet appel a été salué par les Kurdes de Syrie. (...)