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Mediapart
Le lobby de la viande s’en prend à une étude proposant de manger moins d’animaux
#alimentation #viande #lobbys
Article mis en ligne le 3 octobre 2025

Repenser ensemble la production et la consommation alimentaire ouvre des pistes très prometteuses pour la santé humaine et la protection des écosystèmes. Mais le lobby de la viande part en guerre contre une nouvelle étude scientifique

C’est une rare bonne nouvelle au sujet de la santé et de l’écologie. Mieux nourrir les humains pour leur offrir une meilleure santé tout en préservant celle de la planète est possible. Mais à condition de faire évoluer nos habitudes alimentaires, réduire les pertes et les gaspillages et modifier les pratiques agricoles.

Voici bientôt dix ans que plusieurs dizaines de chercheurs internationaux, issus de diverses disciplines (nutrition, épidémiologie, climat, agriculture, science politique, économie…) et réunis au sein de l’organisation à but non lucratif EAT, épluchent la littérature scientifique et modélisent différents scénarios.

Leur second rapport, publié vendredi 3 octobre dans la revue scientifique The Lancet, montre qu’en transformant à la fois la production et la consommation, il est possible de concilier santé, environnement et justice sociale.

Impacts massifs sur la santé

Les régimes inadaptés, trop riches en viande, sucre, graisses et aliments ultratransformés, entraîneraient plusieurs millions de décès prématurés chaque année, à cause de maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2, de l’obésité ou encore de certains cancers. Sans parler des effets nocifs indirects liés aux pratiques agricoles, par la pollution de l’air et de l’eau notamment.

Quant aux impacts sur la santé de la planète, ils sont, là aussi, massifs. (...)

« C’est tout l’intérêt de leur rapport : penser ensemble la production et la consommation, analyse Olivier de Schutter, ancien rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation et coprésident du Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food). Une telle approche permet par exemple de réexaminer le débat récent sur la loi Duplomb : plutôt que d’argumenter autour des besoins des néonicotinoïdes pour les cultures de betteraves, on en vient à s’interroger si l’on a vraiment besoin de produire autant de sucre », illustre le chercheur belge.

Moins de viande et moins de sucre (...)

L’apport journalier préconisé est de 2 400 kilocalories par personne, soit environ 1 000 kilocalories de moins que la moyenne actuelle en France.

Ce régime se compose majoritairement de végétaux, en particulier de légumes (y compris les plantes aquatiques), de céréales complètes (riz, blé, maïs, avoine, millet…), de fruits ou de baies. Tout comme le sucre, les aliments d’origine animale sont optionnels et ne devraient pas dépasser deux portions par jour : une de produits laitiers (20 centilitres de lait ou équivalents) et une de produits non laitiers (poisson, viande ou œufs). Des adaptations spécifiques pour les enfants et les femmes en âge reproductif sont proposées afin d’éviter d’éventuelles carences en fer ou en vitamine B12.

« Nous n’imposons pas un régime unique pour tous, il y a vraiment de la place pour une diversité d’alimentation », insiste Walter Willett, coprésident de la commission et professeur d’épidémiologie et de nutrition à Harvard. L’apport journalier préconisé est de 2 400 kilocalories par personne, soit environ 1 000 kilocalories de moins que la moyenne actuelle en France.

Ce régime se compose majoritairement de végétaux, en particulier de légumes (y compris les plantes aquatiques), de céréales complètes (riz, blé, maïs, avoine, millet…), de fruits ou de baies. Tout comme le sucre, les aliments d’origine animale sont optionnels et ne devraient pas dépasser deux portions par jour : une de produits laitiers (20 centilitres de lait ou équivalents) et une de produits non laitiers (poisson, viande ou œufs). Des adaptations spécifiques pour les enfants et les femmes en âge reproductif sont proposées afin d’éviter d’éventuelles carences en fer ou en vitamine B12.

« Nous n’imposons pas un régime unique pour tous, il y a vraiment de la place pour une diversité d’alimentation », insiste Walter Willett, coprésident de la commission et professeur d’épidémiologie et de nutrition à Harvard. L’apport journalier préconisé est de 2 400 kilocalories par personne, soit environ 1 000 kilocalories de moins que la moyenne actuelle en France.

Ce régime se compose majoritairement de végétaux, en particulier de légumes (y compris les plantes aquatiques), de céréales complètes (riz, blé, maïs, avoine, millet…), de fruits ou de baies. Tout comme le sucre, les aliments d’origine animale sont optionnels et ne devraient pas dépasser deux portions par jour : une de produits laitiers (20 centilitres de lait ou équivalents) et une de produits non laitiers (poisson, viande ou œufs). Des adaptations spécifiques pour les enfants et les femmes en âge reproductif sont proposées afin d’éviter d’éventuelles carences en fer ou en vitamine B12.

« Nous n’imposons pas un régime unique pour tous, il y a vraiment de la place pour une diversité d’alimentation », insiste Walter Willett, coprésident de la commission et professeur d’épidémiologie et de nutrition à Harvard. (...)

Il implique une baisse de 1,1 milliard de têtes de bétail chaque année, soit une réduction de 26 % du cheptel actuel. (...)

Conséquence : la filière de la viande est vent debout contre cette « mafia anti-viande », comme la surnomment certains. Déjà, lors de la première publication EAT en 2019, une campagne de dénigrement avait déferlé sur les réseaux sociaux notamment. Une enquête, menée par l’ONG Changing Markets Foundation, vient d’ailleurs d’en révéler les principaux acteurs : des universitaires, des journalistes, des influenceurs et des institutions, qui agissent de manière orchestrée pour distiller le doute sur des faits scientifiques, diffuser de fausses informations et mener des attaques personnelles à l’égard des scientifiques de la commission. (...)

L’ONG s’est notamment procuré un enregistrement d’une conférence sur le « rôle de la viande » organisée à Denver, aux États-Unis, en octobre 2024 par RedFlag, une agence de relations publiques qui travaille également pour les industriels du tabac. On y entend un consultant expliquer aux participants que « les faits scientifiques ne sont pas aussi importants que “qui vous êtes” » et que « la vérité est un concept relatif ».

« Avec notre nouvelle publication, ce réseau se “réexcite”, raconte à Mediapart Fabrice DeClerck, le directeur scientifique de la fondation EAT. On nous accuse d’être des “anti-viande zélés”. En réalité, nous considérons que la viande peut être un aliment sain, mais elle est trop souvent surconsommée. » (...)

Si toutes les solutions de la commission venaient à être mises en œuvre, les émissions annuelles de gaz à effet de serre liées à l’alimentation seraient réduites de moitié, tout en « libérant » 7 % des terres actuellement dédiées à l’alimentation pour préserver la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes. Le tout, pour un coût dix fois moindre que les gains sanitaires et environnementaux attendus, pointe le rapport. Reste maintenant à passer de la modélisation au concret.