
Une loi, approuvée jeudi à l’unanimité par l’Assemblée nationale vénézuélienne, désigne le territoire de l’Essequibo comme un nouvel État du Venezuela. Le Guyana, qui l’administre, a dénoncé vendredi une "flagrante violation de sa souveraineté".
Le Venezuela a adopté une loi affirmant sa souveraineté sur l’Essequibo, territoire riche en pétrole administré par le Guyana voisin, qui a dénoncé vendredi 22 mars une "flagrante violation de sa souveraineté".
La loi approuvée jeudi à l’unanimité en séance plénière a été soumise à la Cour suprême, qui doit valider sa constitutionnalité. Elle a été rédigée par le président Nicolas Maduro après le référendum organisé en décembre sur un rattachement de la région disputée.
La loi désigne le territoire comme un nouvel État du Venezuela, gouverné depuis la ville de Tumeremo, située dans l’État vénézuélien de Bolivar.
"Nous l’avons fait", s’est réjoui après le vote le président du Parlement et l’un des principaux promoteurs du texte, Jorge Rodriguez. (...)
Dans un communiqué, le Guyana s’est déclaré "gravement préoccupé" par l’adoption de cette loi, estimant qu’il "s’agit d’une violation flagrante de la souveraineté du Guyana". Il a appelé la communauté internationale à "faire respecter l’État de droit en rejetant l’expansionnisme illégal du Venezuela".
Un territoire disputé
Territoire de 160 000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, l’Essequibo est au centre de vives tensions entre les deux pays après le lancement en septembre d’appels d’offres pétroliers par le Guyana dans le territoire, ce qui a poussé le Venezuela à organiser son référendum. Celui-ci a donné comme résultat une "écrasante victoire" (96,33 %) à la question sur l’intégration de la région au Venezuela. (...)
Quelque 125 000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, vivent dans l’Essequibo, qui couvre les deux tiers de la superficie du pays.
Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol. Le Guyana assure de son côté que la frontière, datant de l’époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage à Paris.