Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Vigie de la laïcité
Les 120 ans de la loi du 9 décembre 1905. Rencontre le 6 décembre
#laicite #loideseparationdelEgliseetdelEtat
Article mis en ligne le 5 décembre 2025
dernière modification le 3 décembre 2025

La matinée du 6 décembre prochain s’inscrit dans le cadre de la célébration du 120e anniversaire de la loi du 9 décembre 1905. L’événement est important : la loi de séparation des Eglises et de l’Etat constitue en effet, selon la formule du Conseil d’Etat, la « clé de voûte » de la laïcité que la Constitution de 1958 consacre, dans son article 1er, comme l’un des principes architectoniques de la République

Cette rencontre veut aider à mieux comprendre la signification de la loi de 1905, souvent méconnue malgré son invocation fréquente dans l’espace public. La manifestation se déroulera devant une audience que nous souhaitons très large : accueillie dans le cadre d’un espace associatif – la Grande Loge de France –, elle réunira des publics divers conviés par plusieurs organismes et associations d’éducation et d’animation populaires, relevant du « mouvement laïque ».

Cette matinée de réflexion s’est construite autour d’une triple intention.

Elle se donne d’abord une visée généalogique. Il s’agit de comprendre comment la France a « fabriqué » la loi de 1905. L’approche mobilisera des éléments de longue durée, en faisant retour sur la singularité du paysage politico-religieux dans la France des XVIIIe et XIXe siècles. Elle examinera aussi les débats du début du XXe siècle en montrant que la joute parlementaire, quoique portée par le conflit entre deux intelligences opposées de l’organisation politique, a aussi permis que se construise, par un effet de la modération des centres, une laïcité de compromis.

L’analyse s’arrêtera ensuite sur la réception de la loi. La loi de 1905 a fait l’objet d’interprétations jurisprudentielles dont il s’agira de rendre compte. (...)

La réflexion s’arrêtera enfin sur la question de la singularité de la loi. C’est un thème constant depuis le début des années 1990 : en appui sur son « imperium de l’universel », la France aurait construit un modèle de régulation public des cultes tout à fait spécifique, marqué par l’inscription de l’Etat dans une « neutralité d’apparence », et non point seulement d’« effectivité ». Le retour sur l’histoire nous incline à plus de prudence : le Mexique, les Etats-Unis, l’Italie ont inspiré la réflexion du législateur au début du XXe siècle. Le moment contemporain nous confronte de même, sous l’effet de la mondialisation des problèmes publics, à des convergences entre les différentes législations nationales. L’hypothèse, qui nous conviera à « deshéxagonaliser » notre approche de la laïcité, sera testée à partir d’une analyse comparatiste avec d’autres pays de la sphère occidentale. (...)