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France24
Les drones ukrainiens à l’assaut des infrastructures énergétiques russes
#guerreenUkraine
Article mis en ligne le 15 janvier 2025

L’Ukraine accélère à tel point ses attaques de drones contre des sites russes liés à la production et à l’exportation d’hydrocarbures que Moscou accuse désormais Kiev de "terrorisme énergétique". Une arme importante dans l’arsenal ukrainien, utilisée depuis maintenant près d’un an.

Les drones ukrainiens n’ont pas chômé dans la nuit de lundi 13 à mardi 14 janvier. Ils ont frappé des cibles dans douze régions russes, faisant des dégâts à plus de 1 000 kilomètres de la frontière russo-ukrainienne.

Ces bombardements sont "déjà qualifiés d’attaque de drones la plus importante de 2025", a assuré Lenta, l’un des sites d’information les plus populaires en Russie. Les autorités de plusieurs régions ont reconnu que les frappes ukrainiennes avaient entrainé des feux dans de nombreux sites industriels.

Plus spécifiquement, ce sont surtout des installations énergétiques qui ont été ciblées par cette "attaque massive" de drones ukrainiens. Des réservoirs de gaz naturels dans la région du Tatarstan ont été atteints, tandis qu’au moins un dépôt d’essence a pris feu dans la région de Saratov plus au sud, vers le Kazakhstan. Face à l’ampleur des bombardements, le gouverneur de la région de Saratov a décrété que les cours d’école seraient uniquement assurés en ligne mardi.

Plus de 80 attaques en un an

La Russie a aussi accusé l’Ukraine d’avoir endommagé le gazoduc TurkStream. Les autorités de Moscou ont qualifié de "terrorisme énergétique" les frappes menées par des drones contre un site relié à cet important pipeline à Gai-Kodzor, une ville de la région de Krasnodar, au bord de la mer Noire. (...)

Accroître la pression

Les Ukrainiens ont recommencé à lancer leurs drones à l’assaut des installations énergétiques "depuis plus de deux mois", affirme Huseyn Aliyev. Depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine de novembre 2024, "ils estiment n’avoir plus grand-chose à perdre et disposer d’une fenêtre d’opportunité qui risque de se fermer rapidement à partir de l’entrée en fonction du nouveau président américain", souligne Veronika Poniscjakova, spécialiste des questions de sécurité internationale et de la guerre en Ukraine à l’université de Portsmouth.

La décision d’accroître encore la pression militaire sur le secteur énergétique russe ces derniers jours "est une conséquence de la fin de l’accord de transit du gaz russe par l’Ukraine en début d’année", estime Jeff Hawn. Pour cet expert, les autorités à Kiev jugent désormais que plus personne en Europe ne va leur reprocher de risquer de réduire les exportations d’hydrocarbures russes en endommageant des sites de production, de stockage ou des raffineries si, de toute façon, plus personne n’y a accès. (...)

Priver les chars russes de carburant ? (...)

Enfin, ces bombardements prouvent que "même si l’Ukraine peine à se défendre sur le front, et perd du terrain un peu partout, elle reste capable d’infliger des coups durs à la Russie", affirme Huseyn Aliyev. Si Donald Trump pousse les deux belligérants à négocier une fin des hostilités, cette capacité à frapper les infrastructures en plein cœur de la Russie sera peut-être l’un des meilleurs atouts de l’Ukraine.