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Revolution Permanente
Mères isolées et précaires. Comment Attal et son gouvernement s’en prennent aux familles monoparentales
#femmes #Famillesmonoparentales. #Précarité #politiquespubliques
Article mis en ligne le 8 juin 2024
dernière modification le 7 juin 2024

Le Collectif des Mères isolées pointe dans le Monde, la précarité des familles monoparentales, majoritairement des femmes. Un secteur en première liges des attaques anti-sociales du gouvernement Attal.

Maman isolée : une réalité déjà très précaire

Aujourd’hui, une famille sur quatre est une famille monoparentale, et dans 83% des cas ce sont des mamans isolées qui en sont à la tête comme l’indiquent les chiffres de l’association Collective des mères isolées dans une tribune parue dans le Monde. Dans cette même tribune, qui vise à dénoncer la précarité dont souffrent les mères isolées, on apprend sans surprise que les familles monoparentales sont plus touchées par la précarité que les autres familles (40% d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté) et sont surreprésentées dans les quartiers populaires, avec notamment 37% d’entre elles qui sont locataires d’un logement social et 24% sont touchées par le mal-logement.

Face à ces chiffres, on comprend donc vite que non seulement la question de la monoparentalité est une question genrée qui touche en premier lieu des femmes dans une société patriarcale qui place au coeur de son fonctionnement la sacro-sainte famille nucléaire mais que c’est aussi une réalité sociale précaire qui touche l’ensemble de la famille, c’est-à-dire non seulement la mère mais aussi les enfants. (...)

On pense par exemple à la récente réforme du logement social qui va aggraver les difficultés d’accès aux logements sociaux pour les plus précaires (...)

ou encore aux dernières annonces concernant la nouvelle réforme assurance chômage, une réforme d’une grande violence contre les travailleurs les plus précaires (...)

Attal entend remettre “l’autorité au coeur de la République” en stigmatisant les mères isolées (...)

On se souvient notamment de la rhétorique de Dupond-Moretti pendant les révoltes des quartiers populaires qui disait aux familles “tenez vos gosses” et qui agitait dans tous les médias un chiffre “choc” : 60% des condamnations suites aux révoltes visaient des jeunes issus de familles monoparentales. Comme le soulignait Agnès Aoudai co-présidente du Mouvement des mères isolées (MMI) pour le Huffingtonpost la réponse de l’Etat c’est “toujours de la répression et de l’individualisation, sans prendre en compte le contexte social et économique qui peut engendrer de la violence” (...)

Au-delà du discours, c’est aussi un ensemble de mesures autoritaires et répressives que souhaite mettre en place le gouvernement. D’un côté, Attal s’attaque aux jeunes et veut baisser l’âge des comparutions immédiates à 16 ans, envoyer les jeunes au SNU, les contraindre à porter l’uniforme à l’école et même parfois les écarter de leur famille en les envoyant en foyer… Et dans le même temps, le gouvernement cherche à réprimer plus sévèrement les “manquements des parents à leurs obligations” en instaurant des travaux d’intérêts généraux pour ceux considérés “défaillants”, ou en distribuant des amendes aux familles comme le suggérait le Premier ministre dans son discours des 100 jours.

Non loin de s’en cacher, le gouvernement sait parfaitement qui il vise, et Attal n’hésitait pas à le préciser dans ce même discours : “nous savons bien que ce sont souvent des femmes seules tandis que le père a démissionné” ; ce à quoi Macron à renchéri quelques semaines plus tard dans le magazine Elle en évoquant un devoir de visite des pères avec un discours qui rappelle un slogan de la Manif pour tous. (...)

Mais qui est défaillant ?

C’est donc tout un tas d’injonctions contradictoires et de violences symboliques que le gouvernement fait peser sur ces femmes, qui sont déjà fragilisées par des situations précaires. (...)

dans le même temps, le gouvernement s’attaque brutalement à l’école et à la jeunesse, en particulier celle des quartiers populaires.
Si Attal avait fait la promesse en juillet 2023 qu’il y aurait un enseignant devant chaque classe, la réalité a été bien différente et la rentrée 2023 a été marquée par un cruel manque de moyens et de personnel.les, notamment dans les académies les plus en difficultées comme celle de Créteil, de Versailles, de Mayotte ou encore de Guyane (...)

C’est donc avant tout l’école actuelle et le système qui semblent défaillants et pas ces familles qui sont sans cesse attaquées par l’ensemble des offensives du gouvernement que ce soit sur le terrain de l’islamophobie, des violences d’État ou des attaques envers les classes laborieuses. D’ailleurs c’est aussi les parents qui sont attaqués lorsque le gouvernement décide de mettre au coeur de sa politique de rentrée l’offensive contre les abayas à l’école, une offensive qui vise d’une part à mater la jeunesse des quartiers populaires, mais aussi à stigmatiser et culpabiliser toujours plus ces familles qui seraient sans cesse en échec et particulièrement les mères isolées pointées du doigt pour leur laxisme permanent du fait de leur position de femme. Il s’agit donc encore d’une attaque ultra patriarcale et raciste à travers laquelle Attal et son gouvernement cherchent à s’insérer dans les familles pour mieux contrôler et formater la jeunesse, et mettre au pas les quartiers populaires. (...)

Si le gouvernement s’attaque aux plus précaires en les pointant comme défaillants, nous répondons que c’est bel et bien ce système qui n’a de cesse de s’attaquer aux plus précaire et donc en première ligne aux mères isolées qui est défaillant, même profondément pourrissant.