
L’Iran reprendra vendredi à Istanbul les discussions sur son programme nucléaire avec Paris, Berlin et Londres, un mois après la guerre éclair contre Israël et les États-Unis. Les Européens menacent de réimposer des sanctions en cas d’absence de progrès.
"En réponse à la demande des pays européens, l’Iran a accepté de tenir une nouvelle séance de pourparlers", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Esmaïl Baghaï, cité lundi 21 juillet par la télévision d’État qui a précisé que cette réunion aura lieu à Istanbul.
Une source diplomatique allemande avait indiqué plus tôt que Berlin, Paris et Londres continuaient "de travailler intensivement (...) pour trouver une solution diplomatique durable et vérifiable au programme nucléaire iranien" et prévoyaient une réunion dans la semaine.
"L’Iran a montré qu’il était capable de faire échec (aux attaques) mais a toujours été prêt à une diplomatie réelle, réciproque et de bonne foi", a écrit dimanche sur X le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. (...)
L’Iran est soupçonné par les pays occidentaux et par Israël de vouloir se doter de la bombe atomique, ce qu’il dément en soulignant son droit à poursuivre un programme nucléaire à des fins civiles.
Le 13 juin, Israël avait lancé une attaque surprise en bombardant l’Iran et en tuant ses principaux responsables militaires et des scientifiques liés à son programme nucléaire.
Les États-Unis se sont joints à l’offensive de leur allié israélien en frappant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.
Depuis ces frappes ordonnées par le président américain Donald Trump, les discussions étaient suspendues. (...)
Une rencontre avec Vladimir Poutine
Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine a reçu dimanche au Kremlin Ali Larijani, proche conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, pour évoquer le dossier nucléaire.
Ali Larijani "a transmis des évaluations de la situation qui s’aggrave au Moyen-Orient et concernant le programme nucléaire iranien", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Vladimir Poutine a exprimé les "positions bien connues de la Russie sur la manière de stabiliser la situation dans la région et sur le règlement politique du programme nucléaire iranien", a-t-il ajouté. (...)
La Russie entretient de bonnes relations avec l’Iran, considéré comme son principal allié au Moyen-Orient, mais n’a pas soutenu avec force Téhéran lors de sa récente guerre avec Israël, ni après les frappes américaines sur des sites nucléaires.
La semaine dernière, Moscou a fustigé un article du média américain Axios selon lequel Poutine aurait "encouragé" l’Iran à accepter un accord avec Washington qui empêcherait Téhéran d’enrichir de l’uranium. (...)
L’Iran, plusieurs puissances occidentales, la Chine et la Russie avaient trouvé en 2015 un accord qui prévoyait l’instauration de restrictions importantes au programme nucléaire iranien en échange de la levée de sanctions visant le pays.
Un mécanisme de "snap-back" en cas de manquements
Mais les États-Unis étaient sortis en 2018 de cet accord longuement négocié, lors du premier mandat de Donald Trump qui avait réimposé des sanctions.
Téhéran et Washington avaient tenu plusieurs séries de négociations sur le nucléaire par l’intermédiaire de médiateurs omanais avant qu’Israël ne lance sa guerre de 12 jours contre l’Iran.
Récemment, des pays européens ont pour leur part menacé de déclencher le mécanisme de "snap-back" inscrit dans l’accord de 2015 et qui prévoit d’imposer des sanctions si l’Iran manque à ses engagements. (...)