Une étude Santé Publique France montre que les habitants vivant à proximité des vignes sont exposés à des concentrations de pesticides bien supérieures à la normale, même à l’intérieur de leur logement. À Chinon, où les vignes côtoient les habitations, la situation inquiète
C’était pressenti, c’est maintenant une certitude : le simple fait de vivre près de vignes peut augmenter jusqu’à 1000% le taux de pesticides relevés à l’intérieur des logements. C’est ce qu’a démontré l’étude PestiRiv publiée par Santé Publique France ce 15 septembre. Si l’effet de ces pesticides est encore très mal connu sur la santé, leur nocivité, surtout quand plusieurs produits s’additionnent, commence à inquiéter.
Des pesticides "interdits à la vente" dans l’air ambiant
À Chinon, l’appellation du même nom est cultivée sur 2400 hectares par 165 vignerons, jusqu’en centre-ville. Et pour la plupart d’entre eux, le traitement de la vigne contre les maladies passe par les pesticides. Au grand dam d’un collectif local, qui a commandé des études : "sur 31 substances analysées, on en a retrouvé une dizaine, dont plusieurs étaient issues de pesticides interdits à la vente", affirme Françoise Baudin, membre du collectif "Chinonais environnement".
De fait, beaucoup de riverains sont à proximité directe des parcelles de vignes et sont potentiellement en contact avec les produits phytosanitaires dangereux pour la santé. L’évaluation des taux de pesticides est quotidiennement réalisée, mais la législation ne fixe pas de seuil d’alerte. Alors, des précautions sont prises. Le viticulteur "nous prévient, et on essaie de ne pas sortir", explique un riverain au micro de France 3. (...)
De leur côté, les vignerons estiment qu’ils font des efforts pour limiter l’utilisation de pesticides et de glyphosate. Malgré tout, le syndicat des vins de Chinon, dit comprendre, les interrogations, selon son président Jean-Martin Dutour. (...)
Aujourd’hui, 55 % des viticulteurs de l’appellation Chinon travaillent en bio et n’utilisent aucun pesticide chimique.