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Pourquoi les records de pluie n’ont pas rempli les nappes
#sécheresse #eau #nappesphréatiques
Article mis en ligne le 20 novembre 2023
dernière modification le 17 novembre 2023

Malgré les pluies diluviennes de ces dernières semaines, les nappes souterraines ne sont pas remplies. Tout dépendra de l’hiver à venir, et de notre « sobriété » en eau.

Il n’a jamais autant plu en France que ces vingt-six derniers jours : une bonne nouvelle pour nos précieuses nappes ? Pas si sûr, à en croire les spécialistes du sujet : « Il est trop tôt pour évaluer l’impact des pluies », explique-t-on au Bureau de recherche géologique et minière (BRGM). Autrement dit, ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir mouillé.

Lors de leur point presse mensuel, le 16 novembre, les experts du BRGM ont fait défiler des cartes de France encore bien orange et rouges : « Les pluies du mois d’octobre ont eu très peu d’impact sur les nappes, a expliqué l’hydrogéologue Violaine Bault. Au 1er novembre, 65 % des niveaux étaient encore sous les normales. » Près d’1 nappe sur 5 (18 %) affichait même des niveaux très bas, et un tiers de ces réserves d’eau continuaient de se vider. Conséquence, au 16 novembre, des arrêtés sécheresse concernaient toujours une trentaine de départements. (...)

historiquement, les nappes ont tendance à se recharger en moyenne entre mi-octobre et mi-avril. Soit au moment où les plantes entrent en dormance, arrêtent de pomper l’eau dans les sols et permettent donc aux pluies de remplir les sous-sols. Avec la hausse des épisodes de chaleurs tardives à l’automne, sous l’influence du changement climatique, ainsi qu’avec l’avancée du printemps de plus en plus précoce, la végétation reste active de plus en plus longtemps, et réduit de manière délétère la période de recharge des nappes. (...)

Le tableau a cependant changé ces quinze derniers jours, du fait des averses diluviennes sur une partie du pays. « Dans certaines régions, les niveaux sont remontés… mais pas partout », a résumé Violaine Bault. Un petit point d’hydrogéologie s’impose ici : en fonction des souterrains où elles se situent, il existe des nappes réactives, qui s’écoulent relativement vite, et des nappes inertielles, qui peuvent mettre des mois à se recharger – et à se vider.

Ainsi, « la recharge a commencé sur la plupart des nappes réactives », qui couvrent la majeure partie du sous-sol hexagonal. Sauf dans le Languedoc et le Roussillon, où les cumuls de pluie n’ont pas été suffisants. Dans l’Ouest – Bretagne, Charente, Limousin – et une partie du Nord-Est – Lorraine, Champagne – les signaux sont au bleu. « Mais sur les nappes inertielles, il n’y a pas de changement notable, les évolutions sont lentes », a insisté l’experte. Sous le bassin parisien, il faudra donc attendre quelques mois avant que l’eau tombée en Picardie n’atteignent les aquifères. (...)

Le tableau a cependant changé ces quinze derniers jours, du fait des averses diluviennes sur une partie du pays. « Dans certaines régions, les niveaux sont remontés… mais pas partout », a résumé Violaine Bault. Un petit point d’hydrogéologie s’impose ici : en fonction des souterrains où elles se situent, il existe des nappes réactives, qui s’écoulent relativement vite, et des nappes inertielles, qui peuvent mettre des mois à se recharger – et à se vider.

Ainsi, « la recharge a commencé sur la plupart des nappes réactives », qui couvrent la majeure partie du sous-sol hexagonal. Sauf dans le Languedoc et le Roussillon, où les cumuls de pluie n’ont pas été suffisants. Dans l’Ouest – Bretagne, Charente, Limousin – et une partie du Nord-Est – Lorraine, Champagne – les signaux sont au bleu. « Mais sur les nappes inertielles, il n’y a pas de changement notable, les évolutions sont lentes », a insisté l’experte. Sous le bassin parisien, il faudra donc attendre quelques mois avant que l’eau tombée en Picardie n’atteignent les aquifères. (...)

Et pour compliquer le tout, certaines nappes sont dites « mixtes », comme celle sous le Pas-de-Calais. Là, « la recharge est bien amorcée », a affirmé Violaine Bault. Au risque de créer… de nouvelles inondations. (...)

« Ce début de période de recharge est très optimiste, a avancé l’hydrogéologue, mais il y a encore beaucoup d’incertitudes pour la suite ». (...)

Tout dépendra de l’hiver. Pour le trimestre à venir, Météo France prévoit « des températures plus chaudes que la normale sur toutes les régions françaises et des conditions plus humides que la normale sur l’ouest du pays ».

Sur les nappes inertielles, « leur niveau est conditionné par les recharges des années précédentes et par le cumul des pluies ». D’où de fortes inquiétudes sur les aquifères du couloir du Rhône et de la Saône, qui affichent des niveaux bas depuis plus d’un an. (...)