Une attaque aérienne a été menée mardi par Israël sur la capitale du Qatar. Elle a visé des responsables du Hamas et a fait six morts. Des dirigeants du monde entier ont condamné ces frappes et le secrétaire général des Nations unies a dénoncé une "violation flagrante" de "souveraineté".
Des frappes ont visé le territoire qatari et sa capitale, Doha, ce mardi 9 septembre. Une attaque revendiquée et assumée par Israël qui assure avoir ciblé des responsables du Hamas.
Le Qatar, pays médiateur dans le conflit qui oppose Israël et le Hamas, a condamné "fermement" cette "attaque lâche” qui a visé “deux immeubles" abritant des membres du mouvement islamiste palestinien. Le royaume se réserve le droit de répondre, selon son Premier ministre. (...)
Six morts dans l’attaque
Les autorités qataries ont annoncé qu’un membre de leurs forces de sécurité a été tué et d’autres ont été blessés.
De son côté, le Hamas affirme que six personnes sont mortes dans les frappes mais qu’aucun de ses négociateurs n’avait été tué. Selon leurs informations, le fils de leur négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef de son bureau et trois gardes du corps, ainsi qu’un membre des forces de sécurité qatarie ont perdu la vie. (...)
Israël dit avoir répondu à l’attaque de Jérusalem-Est
Benjamin Netanyahu a déclaré avoir ordonné les frappes après l’attaque armée qui a fait six morts lundi à Jérusalem-Est. Celle-ci a été revendiquée mardi par le Hamas. (...)
Quel avenir pour les négociations ?
Un responsable du mouvement islamiste a dit à l’AFP que cette attaque ciblait leurs négociateurs. Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, a par ailleurs assuré que son pays continuera de jouer le rôle de médiateur dans la guerre à Gaza.
La semaine dernière, Benjamin Netanyahou avait ordonné l’ouverture de négociations pour libérer tous les otages, quelques jours après l’aval donné par le Hamas à une nouvelle proposition de cessez-le-feu présentée par les médiateurs (Egypte, Qatar et États-Unis).
Après les frappes à Doha, le Forum des familles d’otages a exprimé son "inquiétude" pour les captifs retendus à Gaza.
Donald Trump "très mal à l’aise"
Le président américain, allié de Benjamin Netanyahou, a pris nettement ses distances avec cette attaque et est "très mal à l’aise" face aux frappes contre des responsables du Hamas à Doha, selon le porte-parole de la Maison-Blanche. (...)
Doha au courant de l’attaque ?
Selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, Washington a prévenu Doha d’une attaque imminente sur des cibles dans son territoire.
"L’administration Trump a été notifiée ce matin (mardi) par l’armée américaine" de l’attaque israélienne à venir, a-t-elle déclaré au cours d’un point presse. "Le président Trump a immédiatement ordonné à l’émissaire (Steve) Witkoff d’informer le Qatar de l’attaque imminente, ce qu’il a fait." (...)
Une information démentie par le Qatar qui affirme avoir été informé seulement après le début des frappes. (...)
Pluie de réactions à l’international
Cet événement a déclenché un tollé à l’international et a réveillé la crainte d’une régionalisation du conflit. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné une "violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Qatar".
Le président français Emmanuel Macron a aussi jugé les frappes "inacceptables quel qu’en soit le motif", et a exprimé sa "solidarité au Qatar et à son émir". Le Premier ministre britannique Keir Starmer a condamné à son tour et a souligné que ces frappes risquent "d’intensifier l’escalade dans toute la région". Il a réitéré son appel à un "cessez-le-feu immédiat, la libération des otages et un afflux d’aide massif à Gaza".
Voir aussi :
– (France 24 Video 2’06 )
Frappe israélienne au Qatar : Washington "a été informé à l’avance"
L’ambassade des Etats-Unis au Qatar a appelé ses ressortissants dans le pays à "rester à l’abri". "Nous avons vu des informations faisant état de frappes de missiles à Doha. L’ambassade a ordonné à son personnel de rester dans ses locaux. Il est conseillé aux citoyens américains de rester à l’abri." (...)