
De nombreuses initiatives citoyennes essaiment en Europe et depuis le Maghreb pour dénoncer le génocide en cours dans le territoire palestinien, et tenter de briser le blocus. Deux convois, la caravane « Soumoud » et la Marche mondiale vers Gaza, veulent rejoindre l’Égypte.
LaLa projection pirate, en pleine nuit, sur la façade du Parlement européen, d’une image représentant une mère palestinienne et son enfant flanqués du mot « génocide » ; un convoi à travers l’Europe pour alerter sur les violations systémiques des droits fondamentaux des prisonnières et prisonniers palestinien·nes ; des bus pleins à craquer qui s’élancent de Tunisie pour rejoindre Le Caire, en Égypte, où une « marche mondiale » rassemblant des citoyen·nes de trente-cinq pays espère atteindre la frontière palestinienne le 15 juin…
Les initiatives citoyennes se multiplient pour dénoncer le génocide en cours à Gaza et tenter de briser le blocus impitoyable imposé par Israël à l’enclave palestinienne, anéantie et affamée.
« Palestine, les peuples ne t’abandonnent pas. » Tel pourrait être le mot d’ordre commun de ces nombreuses actions dans le sillage du Madleen, ce voilier humanitaire arraisonné par l’armée israélienne, avec à son bord une douzaine de militant·es internationaux, dont l’activiste écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Objectif : alerter les opinions publiques et faire pression sur les gouvernements pour que cesse le calvaire du peuple palestinien, en utilisant au maximum les réseaux sociaux comme caisse de résonance et espace de visibilité. (...)
Trains bloqués en Suisse
« Ça suffit d’envoyer des pétitions à nos dirigeants. Il faut enclencher la démocratie directe maintenant, la désobéissance civile », estime le militant, qui applaudit l’action des centaines de manifestant·es qui ont déferlé lundi 9 juin sur les voies des gares de Genève et de Lausanne pour dénoncer le génocide à Gaza. Le trafic ferroviaire a été fortement perturbé, avec des retards et des suppressions de train. (...)
Libération de la Palestine, levée du blocus de Gaza, arrêt de la colonisation, embargo sur les armes, sanctions contre Israël… De l’Europe à l’Afrique du Nord, les mêmes mots d’ordre animent les citoyens et les citoyennes, militant·es aguerri·es ou novices. La caravane « Soumoud », d’après ce mot arabe intraduisible qui dit la résistance du peuple palestinien, témoigne de l’élan de soutien qui traverse les pays du Maghreb. (...)
Parti lundi 9 juin de Tunisie, ce convoi terrestre réunit trois cents véhicules et un millier de participant·es, de Tunisie, du Maroc, d’Algérie, de Mauritanie, à l’initiative du Comité de coordination de l’action commune pour la Palestine en Tunisie. Il entend grossir en chemin et rallier le poste-frontière de Rafah en Égypte d’ici la fin de semaine selon les organisateurs, là aussi pour « briser le blocus israélien ». Un acte surtout symbolique, car sur les routes de la solidarité, les obstacles sont multiples. Et le premier demeure d’obtenir les autorisations des autorités.
Il faut pouvoir traverser la Libye éclatée par la guerre et les divisions entre groupes armés rivaux, ainsi que l’Égypte, où les manifestations dans les lieux publics sont interdites. Les organisateurs et organisatrices restent confiant·es, à l’image de Jawaher Channa, porte-parole de la Coordination tunisienne, qui croit possible malgré tout la traversée de la Libye, « soutien historique de […] la cause palestinienne », comme elle l’a déclaré à l’AFP.
La traversée de l’Égypte sera autrement plus complexe, tant pour la caravane Soumoud que pour la Marche mondiale vers Gaza (Global March to Gaza). Insufflée par un collectif qui se décrit comme « apolitique », « pacifiste » et « indépendant », et où figurent de nombreux acteurs de l’humanitaire originaires d’une vingtaine de pays, la marche doit rallier Rafah le 15 juin et poursuit le même objectif : « Ouvrir des chemins vers la vie pour Gaza », faire pression « en marchant ensemble ». (...)
« Gaza est affamée, écrasée, isolée, écrivent les organisateurs sur leur site internet. Il ne s’agit pas seulement d’un soutien symbolique. Nous voulons acheminer l’aide humanitaire avec une forte présence civile afin de créer une pression morale et médiatique internationale. Si les États échouent, alors les citoyens doivent intervenir. »
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« Le plus important, dit une marcheuse, c’est de faire du bruit pour Gaza. Il faut faire monter la pression sur nos gouvernements pour que l’impunité d’Israël cesse et que les Palestiniens soient libérés. C’est notre responsabilité de citoyens. »