Donald Trump s’attend à la signature "très prochaine" d’un accord sur les minerais avec l’Ukraine. Les États-Unis chercheraient à obtenir de nouvelles conditions plus favorables en échange d’investissements dans le précieux secteur minier ukrainien, estimé à plus de 11 billions de dollars. Nos reporters se sont rendus dans une mine de graphite et dans la ville attenante pour recueillir l’avis des habitants sur un éventuel futur accord avec Washington.
Le sous-sol Ukrainien regorge de minerais rares et critiques, de quoi générer plusieurs centaines de milliards de dollars de revenus. Ihor Valeriiovych est le directeur de cette mine à ciel ouvert dans le centre de l’Ukraine.
"Cette mine est unique en Ukraine, en Europe, et peut-être au monde car elle contient trois types de minerai", explique Ihor Valeriiovych. "Là où l’excavatrice est garée, cette roche grise que vous voyez, c’est du graphite quasi pur".
Le graphite est utilisé dans de multiples secteurs comme les batteries, le nucléaire et la défense. Un minerai qui pourrait entrer dans le cadre d’un éventuel accord sur les minéraux voulu par Donald Trump. Mais pour l’heure, impossible de savoir si cette mine serait concernée. (...)
L’extraction est pratiquement à l’arrêt en raison de la guerre et de la hausse des coûts de l’électricité.
"Ce graphite purifié est notre avenir car il rapporte gros"
À l’usine de traitement de minerai, Ihor Valeriiovych et ses collègues travaillent dans ce laboratoire à l’obtention d’un graphite parfaitement pur. Ils envoient des échantillons dans le monde entier. "Ce graphite purifié est notre avenir car il rapporte gros", explique le directeur de l’usine de graphite. (...)
Zavallia, le village qui jouxte la mine, porte les stigmates du déclin industriel. Les habitants, souvent d’anciens mineurs, espèrent voir des investisseurs américains insuffler une nouvelle vie ici.
Pour ce vieil homme "tout à fait pour", il faut "que les investisseurs viennent et que l’usine se remette au travail. Notre village a été bâti autour de la mine". Une habitante se montre, quant à elle, plus prudente : "S’ils prennent nos ressources mais ne nous donnent rien en échange, je suis contre. S’il s’agit d’un accord correct, 50-50, je n’y vois pas d’inconvénient".
Les habitants de cette cité minière espèrent surtout voir l’activité reprendre, quitte à voir la mine changer de mains. Pour autant, ils ne sont pas prêts à brader les ressources de l’Ukraine.