
En trois mois, il s’agit de la quatrième opération visant des mineurs non accompagnés et durant laquelle aucune proposition de "mise à l’abri" n’a été faite, dénoncent les associations.
Il était aux alentours de 7h, mercredi 20 mars, lorsque les forces de l’ordre ont pris position des deux côtés du tunnel Villiot, dans le 12e arrondissement de Paris, et ont intimé à toutes les personnes présentes de quitter les lieux. Ici, près de 150 migrants, dont la quasi-totalité étaient des jeunes en recours pour faire reconnaitre leur minorité, vivaient dans ce campement informel depuis le mois d’octobre.
Après avoir manifesté leurs craintes de ne pas savoir où dormir s’ils quittaient ce lieu, les exilés se sont dispersés dans les rues de la capitale quelques heures plus tard, selon plusieurs personnes présentes sur place.
Aucune mise à l’abri n’a été proposée à ces jeunes qui sont partis en transportant le plus d’affaires possibles. Le reste a été détruit par les services de la voirie. Sans solutions, les mineurs se retrouvent donc à errer dans les rues de la capitale. "C’est une mise en errance avec une logique de nettoyage qui ne prend pas en considération que ces jeunes n’ont nulle part où aller, donc que ça ne va pas changer grand-chose à la situation", estime Nikolaï Posner, porte-parole d’Utopia 56. (...)
les associations dénoncent une opération "en dehors de tout cadre légal". "Selon l’arrêté, un délai de 48h est laissé aux jeunes pour quitter les lieux avant une opération de police. Mais évidement, la préfecture n’a rien respecté et il y a eu une évacuation ce matin, soit moins de 24h après la publication de l’arrêté", tance Nikolaï Posner qui regrette que "le cadre du droit ne soit plus respecté". Interrogées sur ce point par InfoMigrants, les préfectures de police de Paris et d’Ile-de-France n’ont pas répondu à nos questions. (...)