
Ce rassemblement intervient alors que l’Assemblée doit examiner fin mai une loi qui vise à réautoriser l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes
"Les pesticides tuent", "plus de chants dans les champs", "Pesticides, la peste d’ici". Plus d’un millier de manifestants, guidés par des collectifs scientifiques et écologistes, ont marché en fanfare, samedi 5 avril à Paris, pour dénoncer la destruction du vivant et les maladies provoquées par l’usage agricole massif de ces produits chimiques. Le cortège, nommé "Printemps bruyant", a quitté le Muséum national d’histoire naturelle vers 14h45 en direction du ministère de la Santé.
Ce rassemblement intervient alors que l’Assemblée doit examiner fin mai une loi adoptée au Sénat, sous pression d’une partie du monde agricole. Celle-ci vise à réautoriser par dérogation l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018 en raison de sa toxicité pour les pollinisateurs, comme les autres néonicotinoïdes, mais permis ailleurs en Europe.
"On perd encore 20 millions d’oiseaux par an"
La manifestation a été initiée par quelques dizaines d’organisations dont les collectifs Scientifiques en rébellion, Alerte des médecins contre les pesticides ou encore l’association Agir pour l’environnement. D’autres organisations comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Greenpeace ou un tout récent collectif Riverains victimes de pesticides les ont rejoints. (...)
Les agriculteurs "ont été enfermés par les firmes productrices de pesticides dans des modèles" qui "mettent à bas toute une chaîne biologique supposée protéger les champs", a également dénoncé l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint. "Non seulement on ne met pas en place les dispositifs pour les soutenir au quotidien" à en sortir, "mais on les soumet toujours et encore plus à une concurrence déloyale à travers des accords de libre-échange" comme celui entre l’UE et le Mercosur, a-t-elle estimé.