La Commission européenne a annoncé mardi la liste des quatre États membres bénéficiaires du mécanisme dit de solidarité, prévu par le nouveau Pacte asile et migration. L’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre pourront transférer 30 000 demandeurs d’asile vers les autres pays de l’UE. Des amendes sont prévues pour les réfractaires, tandis que six pays considérés sous pression sont exemptés de cette contribution.
La Commission européenne a annoncé mardi 11 novembre que l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vont recevoir de l’aide pour répartir ailleurs dans l’Union européenne (UE) au moins 30 000 demandeurs d’asile se trouvant actuellement sur leurs sols.
La Grèce et Chypre "subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l’année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué. Quant à l’Espagne et l’Italie, ces deux pays "subissent également une forte pression migratoire du fait d’un nombre disproportionné d’arrivées à la suite d’opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", avance encore la Commission. (...)
Suite à cette annonce vont s’ouvrir des négociations entre les 27 États membres de l’UE, dont nombre d’entre eux se montrent réticents à l’idée d’accueillir ces exilés. Les décisions de répartition devront néanmoins être prises d’ici fin décembre, précise l’AFP.
20 000 euros d’amende par personne en cas de refus de la répartition (...)
Autre option : en cas de refus de relocalisation, les pays peuvent participer à des mesures de solidarité : déploiement de personnel, aide logistique et financière à d’autres pays… Les États ont donc le choix entre ces trois options. Mais une fois que le Conseil a donné son accord, ces engagements deviennent contraignants.
Des pays exemptés de répartition, d’autres voués à une aide spécifique dont la France
L’annonce a été retardée d’un mois, souligne l’AFP, en raison des tractations en amont. Depuis plusieurs mois en effet, des États membres bataillaient pour être inscrits sur la liste des pays "sous pression migratoire" dévoilée mardi par le commissaire européen chargé des Affaires intérieures et de la migration, Magnus Brunner.
La Commission avait en effet pour tâche de classifier les États membres en fonction du degré de "pression migratoire" subi, ouvrant à une participation différenciée au mécanisme de solidarité. Cette classification se fait à partir d’une série de critères dont le nombre d’arrivées irrégulières, la taille du pays... (...)
Une troisième catégorie a été définie : les nations "à risque migratoire". Cette liste comprend la France, l’Allemagne, la Belgique, la Finlande, l’Irlande, la Lettonie, la Lituanie et les Pays-Bas. (...)
En plus de débattre de la façon de gérer les arrivées, les États membres travaillent à l’amélioration des renvois des déboutés d’asile via la réforme de la "directive retour", actuellement en négociation.