
Un décret publié ce mercredi permet aux vignerons de faire travailler leurs saisonniers sans journée de repos. Une décision critiquée après les décès survenus durant les récoltes de 2023.
Et le septième jour, ils continuèrent à vendanger. Un décret publié ce mercredi 10 juillet au Journal officiel assouplit les règles concernant le respect du jour de repos hebdomadaire pour les travailleurs dans le secteur agricole. Le texte considère « les récoltes réalisées manuellement » comme « des travaux dont l’exécution ne peut être différée », ouvrant la possibilité à « la suspension du repos hebdomadaire » pour les travailleurs dans la limite d’« une fois au plus sur une période de 30 jours ». Un assouplissement du droit du travail qui interroge alors que l’année dernière au moins quatre saisonniers étaient morts dans le vignoble champenois au cours de vendanges rendues particulièrement éprouvantes par les températures caniculaires.
Dans le droit du travail, le repos du dimanche ne peut être retiré que dans le cas de « circonstances exceptionnelles ». Le sujet est particulièrement prégnant dans le secteur viticole, où la récolte doit se faire vite, en une dizaine de jours à la fin de l’été. A ce titre, les vignerons disposent déjà de possibilité de déroger au droit du travail concernant le temps de travail. Sur cette période, ils peuvent faire travailler leurs vendangeurs jusqu’à 60 heures par semaine, et même parfois 72 heures au lieu des 48 heures légales. Mais certains exploitants se dispensent également du repos hebdomadaire, estimant que les vendanges sont « des circonstances exceptionnelles » suffisantes pour demander à leurs saisonniers de travailler plus de sept jours d’affilée. (...)