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Le Monde
A Paris, une manifestation pro-migrants se transforme en défilé anti-état d’urgence
Article mis en ligne le 23 novembre 2015

Cette marche entre Bastille et la place de la République avait été décidée de longue date, comme l’aboutissement de la signature d’une lettre commune intitulée « Migrants bienvenus ». Quarante-six organisations, regroupant des syndicats, des associations et des partis politiques, devaient en être. Mais c’était avant les attentats du 13 novembre, et a fortiori, avant la mise en place de l’état d’urgence. Une fois que la préfecture a édicté son interdiction de « manifestations sur la voie publique » jusqu’au lundi 30 novembre à minuit, certaines organisations ont gardé leur signature au bas du texte, mais ont retiré leur appel à défiler ce dimanche. Leur liste exacte reste difficile à établir car de nombreux membres de ces organisations sont venus cet après-midi à titre personnel.

« On manifeste aujourd’hui et on manifestera le 12 décembre »

Dans un premier temps, quelques slogans pro-migrants ont retenti sur le parvis de l’Opéra Bastille. Une longue banderole demandant l’ouverture des frontières a été déployée. Quelques réfugiés, même, et quelques sans-papiers étaient là, heureux que leurs droits soient défendus haut et fort, sous le soleil automnal.

Une trentaine de gendarmes se sont postés, à distance, comme pour intimider les manifestants. Leur positionnement était d’autant plus étrange qu’ils se sont retrouvés non pas devant les manifestants qu’ils voulaient empêcher d’avancer, mais en queue de cortège.

D’emblée les forces de l’ordre ont donc eu un temps de retard sur des marcheurs bien décidés à rallier la place de la République. Elles semblaient pourtant sûres, quelques minutes avant que le cortège ne parte, que les manifestants se rallieraient à l’interdiction de la préfecture de police. (...)

Gaz lacrymogène et impossibilité des forces de stopper la. Manif (...)

« Etat d’urgence, état policier ! »

Si les premiers slogans scandés ont porté sur l’accueil des réfugiés, très vite, la confrontation avec la gendarmerie, et les vapeurs de gaz lacrymogène aidant, les mots d’ordre se sont durcis. La « solidarité avec les réfugiés » s’est métamorphosé en un « état d’urgence, état policier ! On ne nous enlèvera pas le droit de manifester ».

Les gendarmes auraient pourtant bien aimé leur ôter ce droit, mais ils n’ont jamais rattrapé leur retard initial face à des militants bien rodés. Les forces de l’ordre ont d’abord tenté en vain de les bloquer sur le parvis du boulevard Richard-Lenoir, mais le groupe leur a échappé. Comme sur une bonne partie du boulevard Beaumarchais. (...)

Preuve que le sondage IFOP publié ce jour par Le Journal du Dimanche, qui montre un accord massif de la société française aux décisions de son gouvernement, ne signifie pas pour autant une totale unanimité.
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