Leonarda, la jeune Rom italo-kosovar (on ne sait plus très bien et ce n’est pas l’important) victime d’une expulsion à la hussarde, n’y est pour rien. Mais son aventure lamentable aura soudain révélé un visage bien nauséeux du pays dans lequel elle et les siens croyaient avoir trouvé refuge.
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Il y eut ce dérèglement névrotique généralisé, avec la quasi implosion d’un PS au bord de la crise de nerfs. Mais retrouvant très vite sa raison (faut pas charrier) en mettant de l’eau dans son vin avec un cordon sanitaire de protection promptement dressé autour du ministre Valls.
Il y eut ensuite cet révolte de lycéens que les médias arcboutés du microcosme tentèrent de faire passer pour un monôme irresponsable “bien de cet âge”. Tout en détournant l’attention médiatique (on ne saurait trop utiliser toutes ses cartouches) sur les pratiques passées douteuses du père de la “victime”.
Il y eut ce sondage d’iTélé et du Parisien révélant cruellement que trois quarts des citoyens français, pas gênés pour un sou, étaient contre le retour de la jeune fille, que plus de la moitié n’était en rien choquée de la voir arrêtée dans des conditions aussi malsaines, et que dans la foulée 74 % d’entre eux approuvaient la position autoritaire du ministre Valls.
Il y eut ce “rapport d’enquête officiel” cherchant à ménager la chèvre et le chou (un peu plus la chèvre que le chou, faut pas exagérer) trouvant l’expulsion parfaitement légale, mais euh… peut-être pas menée avec tout le “discernement” souhaité. Et s’empressant lui aussi de mettre hors de cause et le ministre et le préfet incriminés.
Il y eut enfin cette impayable (et bien tardive, faut-il s’étonner ?) déclaration de leur chef suprême, le ci-devant président Hollande, rajoutant à la confusion en affirmant se tenir prêt à accueillir de nouveau la jeune fille, mais « elle seule », sans s’émouvoir un seul instant qu’âgée de 15 ans celle-ci était tout ce qu’il y a de mineure.
Les jours sombres qui s’annoncent
Arrêtons ici cette chronique ahurissante d’un pays pris d’une aussi lamentable et triste folie. Et interrogeons-nous un instant sur l’attitude à adopter quand une majeure partie de la population sacrifie sur l’autel de ses intérêts et de ses trouilles ces fameux droits de l’homme qui sont pourtant le fondement déclaré de notre république à tous.
En réalité, plus personne ne contrôle vraiment grand-chose, à commencer par soi-même et ses nerfs. En premier lieu les responsables du pays eux-mêmes. Quant à la majorité dite populaire, si l’on en croit les sondages, elle est tout bonnement en train de se délégitimer en regard des principes qu’elle ne prétend même plus défendre.
Il faut hélas se rendre à l’évidence, rien (sauf un choc qui risque d’être sacrément meurtrier) n’est aujourd’hui en mesure d’arrêter un rouleau-compresseur de pulsions mauvaises et de pathos engagé sur une pente de plus en plus pentue. Surtout pas un appel à l’intelligence et à la morale. (...)