
Les organisateurs des Jeux olympiques doivent exhorter les autorités brésiliennes à arrêter d’expulser de force des centaines de familles de Rio de Janeiro dans le cadre des préparatifs des Jeux olympiques d’été 2016, ont déclaré des associations de résidents, des militants locaux en faveur du droit au logement, Amnesty International et WITNESS le 14 novembre dans une lettre conjointe adressée au Comité international olympique (CIO).
Les organisations ont ajouté que des familles vivant dans des dizaines de zones défavorisées de la ville ont perdu ou risquent de perdre leur logement à mesure que les autorités construisent des infrastructures en prévision de cet événement sportif international. (...)
Dans les cas les plus graves, les autorités se sont présentées dans certains quartiers sans avoir notifié la population et ont commencé à démolir logements et commerces. (...)
Un grand nombre des familles qui vivaient et travaillaient à Restinga ont depuis lors perdu leur emploi et leurs sources de revenus, tandis que les enfants n’ont pas pu être transférés dans de nouvelles écoles, et n’ont donc reçu aucune éducation pendant des mois.
D’anciens résidents n’ont pas bénéficié d’une indemnisation adaptée ni d’une solution de relogement convenable, ce qui est contraire aux normes internationales en matière de droits humains.
Ces violations, qui constituent une pratique bien établie, ont été infligées à d’autres populations au cours de l’année écoulée ; les autorités font souvent pression sur les résidents pendant des mois afin qu’ils acceptent des propositions au rabais, au lieu d’observer les garanties procédurales et juridiques à respecter avant que des expulsions n’aient lieu. Ce harcèlement est considéré comme une tactique permettant de persuader ces familles d’emménager la plupart du temps dans des zones isolées, loin de leur lieu de travail, de l’école fréquentée par les enfants et de leur entourage.
La situation était devenue si grave en début d’année que Raquel Rolnik, rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable en tant qu’élément du droit à un niveau de vie suffisant, est intervenue afin de demander au gouvernement brésilien de « suspendre les expulsions forcées jusqu’à ce que le dialogue et la négociation puissent être garantis. » (...)