À Brest, plusieurs migrants soudanais désespèrent de pouvoir demander l’asile. Ils risquent à tout moment être d’expulsés, et renvoyés vers leur pays où ils se disent en danger de mort.
Ils sont une quinzaine, âgés de 25 à 30 ans. Dans leurs yeux, la détresse se mêle à la colère. Le fruit d’une insupportable impuissance face au cauchemar éveillé qu’ils vivent depuis des mois, voire des années (...)
« Certains ont effectivement vu leur Dublin cassé, mais la majorité s’est vue refuser le dépôt de demande d’asile à cause du passage par l’Italie », explique une Brestoise, membre du collectif Zéro personne à la rue. Trois sont également assignés à résidence.
« Injustice criante »
« Résultat : ils peuvent être expulsés à tout moment vers l’Italie. D’où ils seront très probablement renvoyés vers le Soudan », poursuit la militante. « Je préfère être jeté à la mer plutôt que de retourner en Italie », soupire Hichem, qui ne sait plus vers qui se tourner pour obtenir de l’aide.
Accablés par ce qu’ils qualifient d’« injustice criante », les migrants réfugiés à Brest ne comprennent pas le blocage de leur situation. « Nous sommes des réfugiés, pas des criminels », clament-ils en chœur.
Le collectif Zéro personne à la rue, qui les soutient, dénonce les « humiliations » subies par les jeunes hommes de la part d’une préfecture du Finistère « particulièrement zélée ». Sollicitée sur la situation des migrants soudanais, la préfecture a indiqué « ne pas souhaiter communiquer sur un sujet aussi sensible en pleine période de réserve », due à la campagne électorale.