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Carburant, électricité, gaz... On vous explique pourquoi Engie, EDF et TotalEnergies appellent à réduire "immédiatement" la consommation
Article mis en ligne le 27 juin 2022
dernière modification le 26 juin 2022

Dans une tribune publiée dans le "JDD", les trois dirigeants des fournisseurs d’energie français appellent à "un effort collectif et immédiat" pour éviter un hiver sous tension.

Quand trois concurrents se retroussent les manches ensemble. Dans une tribune commune publiée dans le Journal du dimanche, dimanche 26 juin, les dirigeants de TotalEnergies, EDF et Engie appellent les Français à réduire "immédiatement" leur consommation de carburant, d’électricité et de gaz. Selon les trois fournisseurs d’accès d’énergie en France, les risques de pénurie et la flambée des prix sont tels qu’ils vont jusqu’à menacer "la cohésion sociale" l’hiver prochain. (...)

Quelles sont les craintes évoquées par les trois fournisseurs d’énergie ?

"Depuis maintenant des mois, le système énergétique européen subit de fortes tensions et le système énergétique français n’est pas épargné", exposent Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d’EDF, et Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies. Selon eux, "la flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles".

Selon les trois dirigeants, la seule manière d’éviter une pénurie de gaz, d’électricité et de pétrole l’hiver prochain est de réduire "immédiatement" la consommation d’énergie. Ils appellent donc toute la population ainsi que les entreprises à un effort collectif. (...)

"La meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas", soulignent les trois dirigeants, qui appellent à "une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers".
Comment expliquent-ils ces tensions ?

C’est une conséquence évidente de la guerre en Ukraine, d’abord. Les livraisons de gaz russe par gazoduc ont "fortement baissé pour certains pays, dont la France". (...)

Sollicité par franceinfo début juin, le chercheur Francis Perrin partageait déjà ces inquiétudes. "Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il y a un risque de pénurie, ce qui ne veut pas dire que ce risque va se réaliser", redoutait le directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Il prévenait : le marché pétrolier mondial pourrait connaître des tensions entre le niveau de production et la demande durant l’été. (...)

La météo y est aussi pour quelque chose. "Les conditions climatiques et la sécheresse viennent amputer la production hydraulique", écrivent les trois dirigeants dans leur tribune. Une grande partie du parc nucléaire français nécessite effectivement l’eau des rivières pour être refroidi. Par conséquent, un niveau des cours d’eau trop bas, comme cela a été le cas début juin par exemple dans le Rhône, peut mettre en péril ces activités.
Peut-il y avoir une pénurie ?

Le ministère de la Transition énergétique se montrait rassurant auprès de franceinfo début juin (...)

Mais si l’on en croit les patrons de TotalEnergies, EDF et Engie, la situation semble plus préoccupante. ​ (...)

C’est aussi ce que laissait entendre le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) il y a deux semaines auprès de TF1. (...)

Au 24 mai, 27 des 56 réacteurs nucléaires français étaient à l’arrêt, selon EDF. Soit près de la moitié. Une situation sans précédent, qui s’explique par des fermetures planifiées mais également par un problème imprévu de corrosion.
La France est-elle le seul pays concerné ?

Non. Pour compenser les baisses de livraisons de gaz russe, l’Allemagne va par exemple retourner au charbon. Un recours "provisoire", promet le ministre de l’Economie et du Climat allemand, qui reconnaît qu’il s’agit d’une décision "amère". La prolongation de certaines centrales sera "une mesure à court terme", sur une période "limitée", jusqu’en mars 2024, assure Berlin.

D’autres pays d’Europe ont récemment annoncé des mesures similaires. L’Autriche, également dépendante du gaz russe, a également acté le redémarrage prochain d’une centrale à charbon désaffectée, afin de pouvoir pallier une éventuelle pénurie.

Dernier exemple en date : les Pays-Bas. Jusqu’ici, les centrales électriques au charbon néerlandaises ne pouvaient fonctionner à plus de 35% de leur capacité, selon une loi en vigueur depuis janvier 2022 pour réduire les émissions de CO2 du pays. Elles peuvent désormais "fonctionner à pleine capacité", a annoncé lundi 20 juin le ministre de l’Environnement et de l’Energie néerlandais, Rob Jetten.