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Centrale du Blayais : « Des défaillances inacceptables »
Article mis en ligne le 12 décembre 2016

« La Commission Locale d’Information Nucléaire (CLIN) a ses portes grandes ouvertes au public », a rappelé Alain Renard, vice-président du Conseil départemental et président de la structure. Un message bien entendu par les associations et partis engagés contre le nucléaire, qui après avoir tenus une petite manifestation à l’entrée du bâtiment (entre 20 et 30 participants) se sont pacifiquement invités au débat, banderole rouge « Arrêt du nucléaire » déployée dans le fond de la salle. Il faut dire qu’un dossier pour le moins alarmant en terme de sûreté nucléaire, était au menu des échanges de l’Assemblée générale de la structure : « les irrégularités et anomalies des pièces au Blayais ». Présenté par un représentant de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), cette intervention a révélé des faits pour le moins inquiétants en terme de sûreté des réacteurs EPR.

C’est un dossier d’ampleur nationale et à épisodes, débuté en juin. Mais en résumé, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a mis à jour qu’une vingtaine de réacteurs nucléaires français (sur les 58 existant au sein des 19 centrales françaises) présentaient des anomalies sur leurs composants forgés résultant de défaillances lors de la fabrication de ces pièces. L’anomalie en question étant la présence ponctuelle d’une concentration en carbone trop élevée dans la composition de l’acier, réduisant ainsi sa résistance mécanique avec pour possible conséquence la rupture de ces pièces. Cas de figure qui serait pour le moins catastrophique, un tel scénario n’étant même pas envisagé dans la liste de sûreté des centrales...
« L’EPR 1 de la centrale du Blayais, fait partie de cette liste, son générateur de vapeur (GV) présentant de manière ponctuelle (particulièrement sur le fond du bol du GV) des taux de 0,32% de carbone, là où le maximum autorisé est de 0,22% », a expliqué M. Fremaux, pour le compte de l’ASN. Une anomalie issue donc d’un défaut lors de la fabrication de la pièce en 2009 par la forge du Creusot, propriété d’AREVA. Une découverte qui a entrainé la réalisation d’un certain nombre de contrôles permettant, après un triple niveau d’examen d’écarter la présence et le risque de faille de la pièce. Pour autant, face à cette situation, l’ASN a demandé à EDF « de mettre en œuvre des mesures conservatoires de conduite sur les phases d’arrêt et de redémarrage de l’EPR, afin d’éviter une montée trop rapide en chaleur », poursuit l’expert. Une procédure acceptée par l’exploitant qui a permis le redémarrage de l’EPR 1 au 12 septembre 2016.

15 dossiers falsifiés sur les réacteurs 1, 3 et 4 (...)

Un dossier qui n’a pas manqué de susciter les réactions et questions tant des membres de la Clin que du public « citoyen » ou engagé, tel que des représentant de Tchernoblaye, Greenpeace, Sepanso (les 2 dernières faisant partie du conseil d’administration de la CLIN), l’Observatoire du Nucléaire ou encore le parti EELV. Des interventions interrogeant les suivis qualité mis en place au sein d’EDF dans le rapport avec ses constructeurs, d’autant plus pointé du doigt à l’aune d’une récente proposition d’achat d’AREVA par EDF... Rachat qui amènerait donc à mettre sous une même entité constructeur et exploitant des centrales. Une hypothèse vivement critiquée par les associations présentes et sur laquelle Alain Renard a également fait part de « la forte préoccupation de la CLIN sur ce sujet qui pose la question de l’indépendance du contrôle de l’un par rapport à l’autre. Nous en appelons à la vigilance de l’Etat sur ce dossier ». (...)