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Chic, on peut revenir à la nature ! À Gif, une rivière reprend son cours
Article mis en ligne le 26 octobre 2014
dernière modification le 18 octobre 2014

Après des siècles passés à maîtriser nos fleuves, l’heure est désormais à la « renaturation ». Car redonner à une rivière un cours naturel, c’est améliorer la biodiversité et le cadre de vie. Pourtant sur le terrain, les obstacles sont nombreux : coût pour les collectivités, réticences et incompréhensions des habitants...

(...) Polluées et entravées, nos rivières vont mal. Barrages, canaux, chenaux sont autant d’obstacles qui empêchent une libre circulation des sédiments et des poissons, indispensable à la biodiversité. D’après un inventaire réalisé à la DCE, seuls 7 % des masses d’eau en France sont en très bon état écologique. (...)

L’Agence de l’eau a donc fait de la « restauration de la continuité écologique » une priorité. Elle pousse les collectivités à entreprendre des travaux de renaturation. Au programme : création de méandres au niveau du lit originel, végétalisation des berges, suppression des retenues d’eau.

Pour convaincre syndicats et mairies, elle sort le portefeuille : 80 % des 3,8 millions d’euros du chantier de la Mérantaise sont financés par l’Agence. « C’est un projet exemplaire, sur plus d’1,5 km, avec un double objectif, lutter contre les inondations et restaurer la rivière », souligne Michel Barret. (...)

Le bon fonctionnement d’un cours d’eau se caractérise en effet par la variété d’habitats disponibles, l’alternance de zones plus ou moins profondes, plus ou moins calmes, et la libre circulation des espèces.

« Restaurer une rivière, ce n’est pas recréer le passé », précise Hervé Piégay, directeur de recherche au CNRS. L’objectif n’est pas tant de redessiner un fleuve primitif que de « reconstituer une géométrie complexe, afin de favoriser la diversité. »

Un changement de mentalité

« C’est une nouvelle conception de la gestion des rivières, poursuit Séverine Collomb. Avant, on voulait surtout la dompter avec des vannes, des clapets... Aujourd’hui, on veut la laisser libre. » Finis les barrages hydrauliques ou les chenaux ! Peu à peu, avec parfois des résistances et des reculades, autorités et citoyens regardent les rivières d’un nouvel œil. (...)

Pour Hervé Piégay, « la restauration écologique permet des projets d’aménagement du territoire, notamment dans les agglomérations. » Verdir les villes en libérant les ruisseaux.(...)