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Le Monde
Créer des aires marines fortement protégées, un défi pour la France
Article mis en ligne le 6 février 2021
dernière modification le 5 février 2021

Le gouvernement affiche l’objectif de préserver 30 % des terres et des mers d’ici à 2030. Si de vastes zones sont classées dans les océans, les contraintes qui s’y appliquent restent limitées.

Le président de la République Emmanuel Macron l’avait dit sur le perron de l’Elysée dès le printemps 2019, puis répété sur la scène internationale : la France ambitionne de doter au moins 30 % de son territoire et de ses eaux sous juridiction nationale d’un statut destiné à protéger leur biodiversité à partir de 2022.

La stratégie nationale 2030, rendue publique en janvier, précise qu’une aire protégée se définit comme « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ». Son objectif est global : les 30 % concernent les terres et les mers ensemble. Mais il faut surtout s’attendre à y trouver de vastes portions d’océan, les terres étant davantage sous l’emprise des activités humaines. (...)

Aujourd’hui parcs, réserves, zones Natura 2000, sites classés à des titres divers couvrent à peu près 1,5 % des terres, tandis que, selon les données officielles de 2019, les aires marines protégées (AMP) représentent 23,5 % de la zone économique exclusive (ZEE, comprise entre le littoral et 200 milles marins au moins). (...)

En outre, le plan d’action 2021-2023 qui accompagne la stratégie nationale annonce la création prochaine d’une réserve naturelle nationale de près de 47 000 kilomètres carrés autour de l’archipel des Glorieuses (entre Madagascar et les Comores) – qui n’avait qu’un simple statut de parc marin jusqu’à présent. Et évoque aussi l’extension de la réserve des Terres australes, dont la superficie actuelle atteint déjà 672 000 km².

Toute la question est maintenant de déterminer quelles zones, au sein de ces espaces immenses, seront régies par une réglementation stricte qui les préserve des activités humaines néfastes pour leurs écosystèmes, interdisant donc toute forme de pêche. (...)

Dans les faits, la France est très loin du compte.