
(...) La prison de Peterborough, entre Leicester et Cambridge dans le Centre-Ouest de l’Angleterre, a été ouverte en 2005. Elle est gérée par un opérateur privé : le groupe français de « services de qualité de vie » Sodexo, à travers sa filiale Sodexo Justice Services.
La prisonnière était toxicomane et souffre de problèmes mentaux. Elle venait de perdre sa mère. Selon son avocat, les services de probation, en charge de son suivi pendant onze mois, n’ont rien fait pour l’aider à obtenir les aides sociales dont elle aurait pu bénéficier. Elle a été condamnée à 11 mois de prison après avoir volé de la nourriture dans un supermarché pour une valeur de 14 livres (16,50 euros) – sentence qui fait suite à plusieurs autres condamnations pour vol à la tire.
Interrogé par la presse britannique, le porte-parole du groupe Sodexo assure que tous les prisonniers ont « accès au même niveau de service de santé que les autres membres de la communauté », tout en précisant que l’entreprise se garde de « faire de commentaires publics sur les cas individuels ». Sodexo vient d’obtenir le contrat pour la gestion d’une autre prison au Royaume-Uni, dans le Northumberland. Sa première mesure a été de réduire les effectifs du personnel pénitentiaire de 580 à 380 personnes. L’entreprise française compte, en plus de la prison Peterborough, trois autres prisons dans son « portefeuille » britannique.
Le gouvernement conservateur est engagé dans une entreprise de privatisation tous azimuts de son système de justice. Le Royaume-Uni abrite déjà la plus grande proportion de prisons privées du monde. Les autorités veulent maintenant privatiser les services de probation (Sodexo est d’ailleurs sur les rangs) et la collecte des amendes. L’objectif poursuivi par le gouvernement conservateur est la réduction des dépenses publiques, quelles qu’en soient les conséquences pratiques dans les services privatisés. (...)