
La discrimination statistique permet aux statisticiens d’écarter les éléments qui n’apparaîtraient pas représentatifs pour une mesure des discriminations. Maxime Parodi, sociologue à l’OFCE, s’interroge sur le statut d’une telle pratique
...Le rejet est motivé par un raisonnement conduisant à penser que tel candidat n’est probablement pas le meilleur possible. Mais la frontière entre discrimination statistique et discrimination négative peut sembler ténue. Elle dépend essentiellement de l’objectivité et de l’impartialité du raisonnement en cause. Peut-on dire alors que la discrimination statistique est rationnelle ? Ou, plus radicalement encore, peut-on parler ici sans autre forme de procès d’une « discrimination rationnelle » ? Même entendue au sens étroit de la théorie dite du choix rationnel, cette qualification apparaît hâtive. Loin d’être toujours déjà acquise, la rationalité de la discrimination statistique devrait être au contraire l’objet d’une délibération sérieuse dans des circonstances données – au risque, sinon, de rationaliser à tort et à travers des discriminations négatives...