Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
resf
Délit de bureau. Un mineur congolais gravement malade. Le Centre de rétention le libère, le préfet de Nancy s’acharne à l’ expulser
communiqué 18 septembre 2015
Article mis en ligne le 20 septembre 2015

Francis MUPEPE DAN est Congolais (RDC), il a 16 ans. Il est né le 9 mars 1999 à Kinshasa comme en attestent son extrait d’acte de naissance et le jugement du tribunal pour enfants de Kinshasa par lequel son père le reconnaît.

Francis, est arrivé de Grèce il y a quelques semaines avec un passeur qui a repris son passeport. Ayant finalement abouti à Nancy, amené par une personne qui l’a déposé au commissariat de police, Francis était immédiatement arrêté : ses empreintes sont celles qui figurent sur un passeport à son nom mais avec 1994 comme date de naissance, et donc majeur… Rien de surprenant : ce passeport est celui avec lequel il est arrivé accompagné d’un passeur qui a aussitôt disparu avec le document. La fausse date de naissance le déclare majeur pour qu’il puisse voyager sans ses parents et sans accompagnement. Tous les passeurs le savent, les policiers de Nancy gagneraient à l’apprendre.

Francis a donc été arrêté sur le champ. Le secrétaire général de la préfecture, Jean-François Raffy, lui a immédiatement délivré une Obligation de Quitter le Territoire (OQTF) sans délai et l’a expédié au centre de rétention administrative de Metz.

Mais, à son arrivée, le médecin du CRA a trouvé le jeune garçon dans un état tel qu’il l’a fait libérer en urgence. En effet, Francis a été récemment opéré d’un cancer qui, semble-t-il, n’est pas guéri. Il a été immédiatement admis aux Urgences de l’Hôpital pour enfants de Nancy.

Les interventions immédiates auprès du Président du Conseil départemental socialiste, et du Préfet sont à ce jour restées sans effet. Francis sera-t-il expulsé à sa sortie de l’hôpital ?

Les faits parlent d’eux mêmes. Les considérations humanistes dont les ministres et le président émaillent ces jours-ci leurs discours ont imprégné aussi la prose préfectorale. L’Obligation de quitter le territoire sans délai infligée à Francis Mupepe Dan regorge de références à la Convention Européenne des Droits de l’Homme et à la Convention de Genève. Dans les faits, ce mineur, isolé et gravement malade subit les effets odieux des consignes de fermeté données par ce même gouvernement. Ce ne sont pas encore des crimes de bureau, mais les délits de bureau, eux, sont bien là.