
Alors que les élections législatives ont lieu mardi 2 novembre 2010 aux Etats-Unis, la principale préoccupation des Américains reste l’économie. Avec le chômage qui atteint 9,6%, la population s’est paupérisée. Aujourd’hui, selon les statistiques officielles du Census Bureau, un Américain sur 7 est pauvre. A Détroit, dans le Midwest, c’est un sur trois. La ville, touchée par la désindustrialisation depuis des décennies a subit plus récemment la crise de l’automobile. (...)
Surnommée Motor city, « la ville moteur », Détroit est le berceau de l’automobile. Mais cette industrie qui a fait la gloire et la richesse de la ville autrefois a subit de plein fouet la crise de 2008. Avec les fermetures d’usines, des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus. Même si les constructeurs américains Ford et General Motors renouent aujourd’hui avec les bénéfices, les emplois ne sont pas pour autant revenus. Et cette crise de l’automobile n’a fait que se rajouter à une lente désindustrialisation de la ville. (...)
Au gré des crises, Détroit se vide de sa population. Elle est ce que les Américains appellent une « shrinking city », une ville qui rétrécit. De 2 millions en 1950 elle est passée à 800 000 habitants aujourd’hui. Les commerces ont déserté bien des quartiers. Les bâtiments industriels sont en ruine et on ne compte plus les maisons abandonnées, quant elles ne sont pas brûlées par des dealers. Détroit possède aussi un des taux les plus élevés de criminalité aux Etats-Unis.
Dans cette ville fantôme, seuls les plus pauvres semblent rester, ceux qui n’ont pas les moyens de partir ou plus l’envie de tenter leur chance ailleurs. (...)