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Expansion du canal de Panama : le peuple réclame sa part du butin
Article mis en ligne le 5 novembre 2014
dernière modification le 29 novembre 2014

Avec l’expansion du canal, le Panama veut tripler sa part dans le commerce maritime mondial. De nombreux Panaméens espèrent enfin bénéficier de la principale source de revenus de leur pays, et dénoncent un système social de plus en plus inégalitaire.

Cent ans après son inauguration, le canal de Panama, qui relie les océans Atlantique et Pacifique, va connaître une nouvelle expansion capitale pour son avenir. Au cœur de ce gigantesque projet d’ingénierie se trouve notamment la construction d’une troisième écluse, plus grande que les deux initialement créées, qui permettra d’accueillir des tankers et autres géants des mers appelés Post-Panamax, dépassant les 400 m de long et transportant jusqu’à 14 000 conteneurs. (...)

si ce projet suscite beaucoup d’espoir parmi les Panaméens, nombreux sont les sceptiques quant aux réelles retombées financières pour la population. Certes, le canal compte pour plus d’1 milliard de dollars du budget national, et selon différentes projections, les revenus engendrés par la traversée de l’isthme atteindront 2,5 milliards de dollars en 2019 et 6 milliards en 2025. Il y a donc fort à parier que le pays conservera sa place d’économie la plus puissante d’Amérique centrale.

Pénurie de centres de santé

Les travaux titanesques en cours ont offert une bouffée d’air aux Panaméens avec quelque 7 000 travailleurs employés sur le chantier, dont 90% de locaux, selon l’Autorité.

Cependant, l’insolente croissance annuelle de 7% du pays cache mal les disparités grandissantes parmi les 3,8 millions de Panaméens, dont un tiers vit en-dessous du seuil de pauvreté. « Un chiffre sous-évalué », selon Olmedo Garcia, directeur de l’Institut du canal de Panama.

Dans les campagnes, la moitié de la population vivrait dans la précarité. Pire, ce taux grimperait à 80% parmi la communauté indigène.

Des milliers de familles manquent d’eau potable, et les services de base comme l’accès aux soins ou aux transports sont complètement défaillants, voire inexistants.

Les bâtiments de la ville historique de Colon, sur le bord de la mer des Caraïbes, tombent en ruines, faute d’entretien du gouvernement. Une décrépitude qui contraste fortement avec la modernité affichée par la zone de libre-échange située dans le même secteur – la deuxième plus grande au monde après Hong-Kong –, où les buildings le disputent aux centres commerciaux.

« Grave fracture sociale » (...)