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Face à une barbarie sans nom… qui en a un, je ne suis pas Charlie
par La Plume à Gratter jeudi 8 janvier 2015
Article mis en ligne le 10 janvier 2015
dernière modification le 8 janvier 2015

Je ne suis pas Charlie… Je suis comme l’immense majorité de mes compatriotes horrifié par le massacre abominable qui a eu lieu hier en ses murs… mais je ne suis pas Charlie. J’ai la plus grande compassion pour les malheureuses victimes, dessinateurs, journalistes, employés ou policiers et pour leurs familles foudroyées par l’horreur et le chagrin… mais je ne suis pas Charlie. Je crois, je sais que la France doit se réveiller, faire front et se dresser, la plus unie possible face à une pareille barbarie… mais je ne suis pas Charlie.

Je ne suis pas Charlie, parce que je n’ai jamais aimé ce journal manichéen, dégoulinant de moraline de « gôche », vulgaire, méprisant des opinions qui n’étaient pas les siennes, et le plus souvent provocateur à seule fin de faire le « buzz » et de vendre du papier. Je ne suis pas Charlie, parce que je réprouve une ligne éditoriale qui tire depuis toujours à la Grosse Bertha du rire gras et ordurier sur les convictions religieuses des chrétiens ou des musulmans, qui ridiculise ou offense gratuitement leurs convictions les plus profondes, tout en épargnant totalement la troisième Religion du Livre, allant pour ce faire jusqu’à licencier l’un de ses pères fondateurs, Siné, pour une simple allusion dérisoire, lors de la conversion du fils Sarkozy au judaïsme. Je ne suis pas Charlie, parce que je n’aimais pas et que je n’aime toujours pas Charlie Hebdo.

Je ne suis pas Charlie parce que je réprouve totalement cette tendance de notre époque « médiatico-bienpensante », consternante et simpliste jusqu’à en devenir obscène, qui consiste systématiquement à « faire de l’évènement télé », des « images » de tout… et de rien. A déposer des gerbes de fleurs ou des bougies, à arborer des pins aux « messages » débilissimes ou des rubans à la boutonnière, à organiser des marches blanches ou des manifestations de « solidarité », des commémorations, des « jours de », des Téléthon, des Concert des Enfoirés, des grand-messes de compassion et de générosité ostentatoires et pour bonne partie factices, cela à la moindre occasion, de la plus terrible à la plus anecdotique. A interroger, à filmer et passer sur tous les médias des entrevues dérisoires, totalement vides de sens ou d’information, de mères éplorées, de frères incrédules, de neveux en colère, de voisins de palier ou de commerçants de proximité qui n’ont rien à dire, ne savent rien, mais se précipiteront bientôt chez eux pour se « voir à la télé », non sans appeler les copains au téléphone pour les prévenir qu’ils ont eu, les veinards, leur petite minute de célébrité. Je ne suis pas Charlie parce que je conchie ce relativisme indécent, ce confusionnisme permanent, ce simplisme manichéen, ce voyeurisme abject. Je ne suis pas Charlie, parce que je sais, contrairement à ce que répètent en boucle nos perroquets médiatiques, trop contents au fond de pouvoir utiliser ce drame abominable pour redorer le blason sérieusement terni d’une caste journalistique totalement vendue au politiquement correct, que ce massacre n’est pas une attaque contre la « liberté de la presse » : c’est une expédition punitive, une exécution pour le seul et unique délit de blasphème à l’égard de la religion musulmane et de son Prophète. Les déclarations filmées des deux tueurs après leur sinistre besogne le prouvent sans contestation possible. Je ne suis pas Charlie, parce que je sais que ce n’est pas avec des slogans simplistes et de la « com » à deux balles qu’on condamne puis qu’on affronte une des pires menaces de notre temps (...)