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Gestion de l’eau : Berlin ne veut plus de Veolia
Article mis en ligne le 22 septembre 2013
dernière modification le 17 septembre 2013

Véolia quitte Berlin. Le géant français de l’eau a annoncé publiquement avoir trouvé un terrain d’entente avec les autorités berlinoises pour leur revendre ses parts dans le service de l’eau de la capitale allemande, Berlinwasser. L’entreprise présente ce retrait comme un « plan d’économies » du groupe pour éponger sa dette, une version relayée par la presse française. Derrière le rideau de la communication, l’histoire est tout autre. C’est plutôt par dépit que Veolia quitte la capitale allemande, poussée vers la sortie par ses habitants. Comme à Paris, il s’agit en fait d’une remunicipalisation du service de l’eau, obtenue de haute lutte par les citoyens berlinois.

Le contrat avec Veolia a été signé en 1999. Il représente alors le plus important partenariat public privé (PPP) de l’histoire, en Allemagne. Veolia s’est associée à l’entreprise énergétique allemande RWE et, au départ, à l’assureur Allianz. La teneur du contrat est initialement maintenue secrète, sans doute parce que ses clauses offraient des conditions particulièrement favorables aux partenaires privés en termes de profits garantis.

Référendum populaire contre Veolia


Face à l’augmentation des prix de l’eau, les citoyens berlinois organisent un référendum populaire en 2011
(une possibilité prévue par la constitution berlinoise), malgré l’opposition acharnée des gouvernants de la ville. 660 000 Berlinois, soit plus d’un quart de l’électorat, prennent part au vote. Et se prononce massivement pour la divulgation des contrats et le retour sous régie publique. La Commission européenne et la Commission allemande de la concurrence s’en mêlent également. Cette dernière estime que le contrat signé avec Veolia viole la loi allemande, et impose une baisse de 18% du prix de l’eau !

La ville-État de Berlin – aujourd’hui à nouveau gouvernée par une « grande coalition » entre sociaux-démocrates et conservateurs – cède finalement à la pression. Et décide de remunicipaliser le service, à l’image de la capitale française et de nombreuses villes européennes. (...)