
Le 25 novembre, cinq jours avant le lancement de la COP21, l’Agence environnementale brésilienne (IBAMA) a autorisé le consortium Norte Energia à mettre en exploitation le barrage de Belo Monte sur le fleuve Xingu, dans l’État amazonien du Parà. Cette décision va permettre le remplissage du réservoir du barrage, qui sera le troisième du monde après celui des Trois-Gorges, en Chine, et celui d’Itaipu, à la frontière du Brésil et du Paraguay.
Pour les mouvements écologistes et les populations indiennes, cette annonce et son timing sont une provocation, d’autant que le Brésil est par ailleurs confronté à la pire catastrophe écologique de son histoire, après la rupture de deux barrages miniers dans le Minas Gerais[1]. L’ONG Amazon Watch a aussitôt réagi au feu vert donné à Belo Monte, estimant que « les conditions garantissant le respect de la vie, de la santé et de l’intégrité des communautés concernées n’étaient pas remplies », et que le gouvernement du Brésil envoyait ainsi « un message terrible au monde ».
Il faut dire que le projet du Belo Monte, en gestation depuis près de quarante ans, est une sorte de totem des luttes indiennes et environnementales. (...)