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Rue 89/ Nouvel Observateur
Hong Kong ou la construction d’une identité démocratique autonome
Article mis en ligne le 13 octobre 2014

En 2014, le mouvement « Occupy Central », qui fait campagne pour le respect par le gouvernement chinois des dispositions de la loi fondamentale stipulant que les citoyens de Hong Kong ont le droit au suffrage universel pour élire un « chief executive » de leur choix, a pris de l’ampleur avec des sit-in, ou occupations des rues, par les étudiants en septembre et octobre.

(...) Ces manifestants revendiquent le droit des Hongkongais d’élire leur propre gouvernement, et déploient l’argument de la spécificité de l’identité socio-culturelle hongkongaise.

Mais d’où vient cette spécificité ? Ici, nous proposons de démontrer comment un compromis historique entre le pouvoir colonial britannique et les souches locales chinoises aisées a créé un terrain propice à l’émergence d’une sinité autre.
« Colonialisme tardif »

Ce qui a commencé comme une stratégie pour assurer la continuité du pouvoir colonial, ce que nous appelons un « colonialisme tardif », a rapidement été détourné et transformé par les Hongkongais et les institutions culturelles locales afin de constituer ce que nous appelons à présent « l’identité hongkongaise ».

Aujourd’hui, tandis que les « riches » hongkongais soutiennent Pékin, l’idéologie de stabilité ainsi que l’obéissance passive et respectueuse des lois mise en place sous les Britanniques, une vaste majorité des Hongkongais défend cette autre identité chinoise.

L’ironie est que les Britanniques qui ont souhaité la création de cette identité chinoise distincte de celle de la Chine populaire ont fini sous Margaret Thatcher par marier cette identité avec celle de la Chine continentale.

Les conséquences de ces politiques se manifestent à présent dans le désir des Hongkongais de rester spécifiques et de lutter pour une autonomie qu’ils n’ont jusqu’alors pas connue, ni sous l’autorité de Londres, ni sous celle de Pékin (...)