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Il faut qu’on parle de Facebook...
Piqûre de rappel : par nadir.org, 10/2012
Article mis en ligne le 17 mai 2013
dernière modification le 14 mai 2013

(...) Nous avons toujours considéré Internet comme un outil pour nos luttes et en même temps comme un terrain politique contesté, et nous avons agi en conséquence. Nous pensions que la plus grande partie du mouvement social l’envisageait de la même manière. Mais comme de plus en plus de militant·e·s « utilisent » Facebook (ou sont utilisé·e·s par Facebook), nous n’en sommes plus si sûr·e·s. Au contraire, notre travail politique nous a paru à côté de la plaque et épuisant. Les communications chiffrées avec des serveurs autonomes ne sont plus perçues comme émancipatrices mais plutôt comme pénibles.

(...) Nous n’avions simplement pas réalisé que, après des coups de speed dans la rue ou des longues discussions collectives, de nombreux militant·e·s semblent resentir l’envie d’en bavarder sur Facebook ; de parler à loisir de tout et avec tout le monde. Nous n’avions pas réalisé que, même pour les mouvements sociaux, Facebook est la plus douce des tentations. Que des militant·e·s comme le reste du monde s’amusent à suivre le flux subtile de cette exploitation qui n’a l’air de faire de mal à personne — et à laquelle, pour une fois, il n’est pas nécessaire de résister. La mauvaise conscience dont souffre de nombreuses personnes parce qu’elles savent ou imaginent les conséquences dramatiques de l’utilisation de Facebook ne semble pas les pousser à agir en conséquence. (...)

Pour résumé le problème, en utilisant Facebook, les militant·e·s ne rendent pas seulement leurs communications, leurs opinions, leurs « j’aime », etc. transparents et prêts à être analysés. Au contraire — et nous considérons cela encore plus lourd de conséquences — illes exposent des structures et des individu·e·s qui n’ont peu ou pas à voir avec Facebook. La capacité de Facebook de fouiller le réseau pour trouver des relations, des similarités, etc. est difficile à appréhender pour la plupart des gens. Le bavardage sur Facebook rend transparentes certaines structures politiques pour les autorités et les entreprises. Il peut être analysé, trié et agrégé non seulement pour obtenir des informations précises à propos des relations sociales, des personnes clés, etc. mais aussi, à partir des habitudes, pour faire des prédictions. Après les téléphones portables, Facebook est la technologie de surveillance la plus subtile, la moins cher et la meilleure qui soit. (...)