
(...) Les cent trente signataires de l’appel pour la constitution d’un Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle, des libertés académiques et de soutien à la FLAHM, publié mercredi par le quotidien Al Maghrib ne s’y sont pas trompés.
Après le rappel des différentes péripéties du bras de fer ayant opposé de nombreuses institutions d’enseignement supérieur aux salafistes, après la mise en exergue des violences salafistes et des tentatives de déstabilisation de ces établissements, et particulièrement celle de la Faculté de la Manouba, choisie « comme cible privilégiée » par les salafistes « pour tester la capacité de résistance des établissements d’enseignement supérieur à la violation de leurs lois », à cause « du rôle avant-gardiste qu’elle a toujours joué aussi bien dans la sauvegarde des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques que dans le développement de la tolérance, de l’esprit critique et du renouvellement de la recherche », les universitaires, les intellectuels tunisiens et les acteurs de la société civile n’hésitent pas à mettre en garde l’opinion publique contre les périls qui guettent l’enseignement supérieur et à annoncer des dérapages analogues à celui dont nous avons été les témoins aujourd’hui : « Encouragés par le laxisme du ministre de l’intérieur et de celui de l’enseignement supérieur et libres de déployer toute leur violence, ces salafistes pourraient aller encore plus loin et il n’est pas exclu que l’université compte des victimes à la FLAHM et ailleurs ».
La constitution de ce comité qui comprendra vraisemblablement –et si l’on juge par la liste des premiers signataires - des personnalités de la société civile, des universitaires de renom, des doyens et des recteurs réputés pour leur acharnement dans la défense des valeurs universitaires permettra-t-elle de dissuader les salafistes de poursuivre leur entreprise de déstabilisation de la FLAHM ? Contribuera-t-elle à la sauvegarde des acquis de l’université tunisienne ? Les prochaines semaines nous permettront de faire à ce propos une évaluation correcte de la situation et de la capacité de mobilisation de ce nouveau comité.