
Le gouvernement s’apprête à instituer une TVA dite "sociale" parée de vertus « anti-délocalisation ». Il s’agit en réalité d’un nouveau cadeau fiscal fait au patronat (estimé à 30 milliards d’euros), et d’un nouveau cran serré dans les politiques d’austérité.
Quant à l’efficacité supposée de cette mesure sur le commerce extérieur et les délocalisations, elle est plus que contestable. D’abord parce que les entreprises ne répercuteront que très partiellement sur leurs prix les baisses de cotisations sociales. Ensuite parce que cette éventuelle baisse sera de toute façon infime par rapport aux écarts de coûts salariaux entre la France et les pays émergents. Il n’y a donc aucun effet significatif à attendre sur les délocalisations.
En fait, si les entreprises françaises ont des problèmes de compétitivité, c’est d’abord lié à leur insuffisante capacité d’innovation, provenant d’un effort de recherche et développement trop faible et de politiques publiques favorisant les bas salaires. La TVA sociale n’apportera aucune solution à ce problème, qui relève plutôt d’une politique industrielle et de recherche volontariste qui fait cruellement défaut aujourd’hui !(...)