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La démocratie représentative est-elle une imposture ?
Entretien avec Etienne Chouard
Article mis en ligne le 3 janvier 2013
dernière modification le 31 décembre 2012

La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Or, notre système est une ploutocratie : un gouvernement des riches, par les riches et pour les riches.
Pourquoi ? Il faut chercher « la cause des causes » (Hippocrate) :
l’élection sans contrôle délègue à des maîtres,
alors que le tirage au sort (avec ses multiples contrôles) vise à désigner des serviteurs du bien commun.

Nous employons à contre-sens certains mots essentiels : « représentant » a deux sens en français , maître ou serviteur. Actuellement, c’est en tant que maîtres qu’agissent nos élus, sous prétexte de nous servir.

On utilise le terme « suffrage universel » pour désigner des maîtres alors qu’on devrait parler du vote direct des lois par le peuple : ce faux « suffrage universel » permet aux plus riches de mettre la main sur le pouvoir politique. Henri Guillemin rappelle cette phrase saisissante de Mauriac en 1966 :

« Ce que le général n’a pas fait et ce qu’il ne dépendait pas de lui de faire, c’est d’obliger à lâcher prise ces mains, ces quelques mains, oui ce petit nombre de mains qui tiennent les commandes secrètes de l’État, qui assurent les immenses profits de quelques-uns et qui font de chacun de nous les têtes d’un troupeau exploitable, exploité » (Bloc-notes de François Mauriac, 23 septembre 1966, à propos du général de Gaulle) (1).

« Constitution », devrait être une protection : c’est en fait, aujourd’hui, une prison. Nous ne votons pas les lois auxquelles nous acceptons de nous soumettre, nous ne votons que pour désigner des maîtres choisis par les plus riches soutenus par leurs médias. (...)

Quand je remonte à la cause des causes, j’observe partout le conflit d’intérêts des personnes qui écrivent les constitutions : ce sont des professionnels de la politique qui composent les assemblées constituantes, car elles sont toujours élues parmi des candidats des partis qui, puissamment médiatisés, sont les seuls à pouvoir être élus. Or, ces gens-là, une fois élus constituants, ont un intérêt personnel évident à instituer leur puissance et notre impuissance.

Mais le corps social en train de prendre conscience : quand nous voudrons enfin une vraie constitution, nous l’écrirons nous-mêmes. (...)