
Les chiffres sont accablants. Entre août 2016 et août 2017, le coût de la vie étudiante a augmenté de 2,09 %, soit trois fois plus que l’inflation. Le rapport annuel de l’Unef, publié le 21 août, est éloquent. Régulièrement en difficulté, les étudiants sont donc les premières victimes de la hausse des prix. Et le phénomène est national. À Paris comme en province, cette augmentation dépasse les 2 %. Selon l’Unef, ce sont même les étudiants les plus précaires qui sont les premiers touchés : un jeune boursier échelon 7 (le plus élevé), vivant à Paris, voit son reste à charge augmenter de plus de 7 % sur un an. Parmi les postes de dépenses qui flambent le plus : la mutuelle, l’électricité, les transports. Des dépenses annuelles ou automatiques, dont les étudiants n’ont pas forcément conscience qu’elles augmentent significativement. Des dépenses abusives, aussi, parfois.
Les mutuelles, un des principaux facteurs de la hausse des coûts
« Les mutuelles jouent beaucoup sur la méconnaissance, de la part des étudiants, du système de Sécurité sociale, dénonce Jimmy Losfeld, président de la Fage, premier syndicat étudiant. Elles les poussent à prendre une complémentaire. » (...)
21 euros pour vivre, après avoir payé le loyer
Face à la baisse de leur budget, les étudiants les plus précaires sont donc contraints à s’adapter. Étudiante en deuxième année de licence, en sciences de l’éducation, à Lyon, Mélissande touche 321 euros par mois, comme boursière d’échelon 3. La grande majorité sert à payer son loyer. « Je suis en colocation, mais je paie quand même 300 euros de loyer par mois, explique-t-elle. À la fin, il ne me reste que 21 euros pour la nourriture et les transports. » Cas extrême ? Pas vraiment. (...)
Invité de BFMTV jeudi dernier, le premier ministre est revenu sur la baisse des APL. « Évidemment que c’est pas intelligent, c’est une mesure de rabot, les mesures de rabot ne sont jamais de bonnes mesures, (il n’est) jamais intelligent de faire du rabot », a estimé Édouard Philippe. « C’est une connerie sans nom », aurait jugé, de façon encore plus directe, Emmanuel Macron, fin juillet, d’après le Canard enchaîné. Une connerie qui a la peau dure néanmoins… « La baisse générale des APL est contenue dans le budget précédent, que je n’ai pas voté mais que j’exécute », a expliqué Édouard Philippe. C’est pour lui rappeler qu’il pourrait faire autrement que plusieurs organisations et syndicats de gauche, parmi lesquels l’Unef, le DAL, la CNL, l’Indecosa-CGT ou encore le Syndicat de la magistrature, appellent à défiler ce jeudi, à partir de 17 heures, à Paris, entre le métro Olympiades et le ministère des Finances. Le mot d’ordre, « Pas touche aux APL », ne résume pas toutes les inquiétudes des associations. (...)