
C’est une véritable ruée vers l’or qu’est en train de vivre la Guyane : on estime que le nombre de sites d’orpaillage clandestins se situe entre 500 et 900. D’après l’Office national des forêts, plus de 1.300 kilomètres de rivières et 12.000 hectares de forêt seraient directement affectés par cette activité. Il est bien connu que cette pratique a un effet très négatif sur l’environnement à cause du mercure relâché dans les rivières. En revanche, on connaît moins l’impact écologique de l’accroissement de la turbidité des eaux dû à l’orpaillage.
Pour mieux évaluer un des aspects de cet impact, les chercheurs se sont penchés sur les populations de diatomées, algues unicellulaires mesurant de 2 μm à 1 mm. Ils ont étudié leurs communautés sur une dizaine de sites d’orpaillage actifs ou abandonnés depuis quelques mois, ainsi que dans des rivières de référence n’ayant jamais été perturbées par les chercheurs d’or. En brossant pierres et morceaux de bois sur lesquels les diatomées se fixent, ils ont pu comparer les populations présentes dans ces différents sites localisés dans le bassin de l’Approuague.
L’analyse montre un fort impact de l’activité minière sur ces communautés. Dans les sites d’orpaillage, la proportion de certaines espèces diminue au profit d’autres, et ceci, pour des raisons fonctionnelles. (...)