Ce 15 novembre 2017, se tiendra au Palais de justice de Bruxelles le procès de six personnes jugées pour avoir exprimé leur indignation face à une expulsion violente par avion.
Le 16 août 2016, à bord d’un vol au départ de Belgique et à destination du Cameroun, les passager-e-s assistent à une scène brutale : un homme, escorté par des policiers, ligoté aux mains et aux bras, se débat et crie. Ils refusent alors de s’asseoir et protestent verbalement contre le traitement inhumain et violent dont ils sont témoins. Ces actes de solidarité contraignent le commandant de bord à refuser d’embarquer la personne. Six voyageurs sont alors désignés arbitrairement par la police pour avoir participé à la contestation.
Le collectif Délinquants solidaires dénonce la procédure engagée à l’encontre de ces six personnes qui alourdit le nombre de poursuites pour acte de solidarité de citoyen-ne-s de France, d’Europe et d’ailleurs.
Comme en France, la Belgique durcit sa politique à l’égard des exilé-e-s. Tout-e citoyen-ne faisant preuve d’entraide et de solidarité à l’égard des personnes étrangères est exposé-e à des poursuites pénales injustes. (...)
Partout en Europe, les personnes qui se voient inquiétées ou poursuivies pour s’être montrées solidaires sont de plus en plus nombreuses, et les textes invoqués toujours plus divers. (...)
. À côté des cas de poursuites judiciaires qui ne cessent de se multiplier, d’autres formes d’intimidation et de sanctions moins médiatisées et quantifiables sont utilisées, y compris à l’encontre d’exilé-e-s touché-e-s par des procédures d’expulsion ou de rétention punitives, bafouant toute égalité devant le droit.
Cette tendance européenne de plus en plus marquée à la répression des exilé-e-s et des citoyen-ne-s solidaires nous interpelle fortement. Le collectif Délinquants solidaires réaffirme la nécessité de défendre le principe de solidarité, en dehors de toute considération sur le statut juridique des personnes concernées, ceci ne constituant en aucun cas un motif légitime pour les priver des personnes de soutien. Il dénonce la poursuite en Belgique de ces six citoyens solidaires, exige leur relaxe et réitère son appel à cesser toute intimidation ou poursuite des actes de solidarité envers les exilé-e-s.