
Le conseil municipal de Niort (Deux-Sèvres) a adopté le 10 mars un voeu demandant un débat national transparent sur le projet de Traité transatlantique de libre-échange (TAFTA). Cette décision vient après celles de Besançon, et des conseils régionaux d’Ile-de-France et de Provence-Alpes Côte d’Azur.
CONSEIL MUNICIPAL DU 10 mars 2014
Direction du Secrétariat Général Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement
Madame le Maire expose :
Mesdames et Messieurs,
Le 8 juillet 2013, l’Union européenne et les Etats-Unis entamaient des négociations en vue de conclure un Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), surnommé Grand Marché Transatlantique. Ce projet, aboutit, permettrait à qui de droit d’attaquer en justice tout Etat ou collectivité locale qui ne se plierait pas aux normes du dit accord de libre échange. La France a très tôt indiqué son hostilité à l’inclusion d’un tel mécanisme dans l’accord avec les États-Unis.
La mobilisation d’organisations citoyennes, syndicales, écologiques et politiques se développe, en Europe et aux États-Unis. Elle commence déjà à porter ses fruits puisque le commissaire européen en charge du commerce, M. Karel De Gucht, a récemment annoncé une suspension des discussions concernant la mise en place de tribunaux d’arbitrage jusqu’au mois de juin prochain.
La plus grande vigilance est de mise. Reste de fortes inquiétudes quant aux clauses du mandat confié à la Commission européenne lors du Conseil européen des Ministres du commerce du 14 juin 2013, par les États membres. Il prévoit en effet le démantèlement de toutes « entraves » à la libre circulation des capitaux, des biens, des services et des personnes entre l’Union européenne et les États-Unis ainsi que la création d’instances supranationales pour le diriger et se présente comme le moyen d’un partenariat stratégique global.
Nous pensons qu’un accord de coopération commerciale doit faire l’objet d’un débat public, transparent, où toutes les « partie prenantes », entrepreneurs et détenteurs de capitaux certes mais aussi salariés, consommateurs et citoyens expriment leurs points de vue. C’est de la qualité du débat contradictoire que doit naître la légitimité et la force d’un tel accord. (...)