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Le procès pour l’extradition d’Assange : une parodie de justice
Article mis en ligne le 12 septembre 2020

Je ne comprends pas pourquoi un éditeur australien, qui travaillait en Europe, et qui a manifestement publié des preuves véridiques de crimes de guerre devrait être reconnu coupable en vertu d’une loi politique américaine.

Le procès devant le tribunal britannique est théoriquement public. Mais l’accès à celui-ci a été sévèrement restreint (...)

Une quarantaine d’ONG, dont Amnesty International, avaient été informées qu’elles auraient un accès à distance au procès, mais aujourd’hui le juge a révoqué cet accès sans donner de raison.

Avec seulement quelques journalistes sélectionnés et conformes au système, le public aura une image très biaisée de l’affaire et du procès (...)

Les reportages « politiquement correct » sur le fondateur et rédacteur en chef de Wikileaks verront également la répétition d’un certain nombre de fausses assertions qui sont régulièrement portées contre Assange.

Caitlin Johnstone a publié une réfutation complète et pratique des 31 diffamations les plus souvent utilisées contre Assange. Elle a également de bons conseils sur la manière de contrer les autres arguments utilisés contre lui.

Kevin Gosztola s’est entretenu avec Barry Pollack, l’avocat américain de Julian Assange, qui présente les arguments du gouvernement américain (...)

La position des États-Unis est qu’ils ont juridiction dans le monde entier et peuvent poursuivre au pénal n’importe quel journaliste partout sur la planète, qu’il soit citoyen américain ou non. Et s’il n’est pas citoyen américain, non seulement les États-Unis peuvent le poursuivre, mais cette personne n’a aucune protection en vertu du Premier amendement. Il reste à voir si un tribunal américain acceptera cette position, mais c’est bien la position que le gouvernement adopte. (...)

Ce cas est unique. Le gouvernement américain n’avait encore jamais tenté d’inculper un journaliste ou un éditeur en vertu de la loi sur l’espionnage. (...)

Les arguments de la défense contre l’extradition de la Grande-Bretagne vers les États-Unis sont les suivants :

L’équipe de la défense, dirigée par Edward Fitzgerald QC, soutient que la procédure d’extradition constitue un abus de procédure dans trois catégories distinctes mais qui se chevauchent :

1. La demande vise à obtenir l’extradition pour ce qui est un "délit politique" classique. [...]
2. La poursuite est engagée pour des motifs politiques cachés et non de bonne foi. [...]
3. La demande déforme fondamentalement les faits afin de faire entrer cette affaire dans le cadre d’un crime d’extradition ; à la fois en déclarant faussement que Julian Assange a aidé matériellement Chelsea Manning à accéder à des informations relatives à la sécurité nationale ; et ensuite en déclarant faussement qu’il y a eu une divulgation imprudente des noms de personnes particulières. [...]

Il y a d’autres arguments pour que la demande d’extradition soit rejetée par le tribunal britannique. Mais il est peu probable que le tribunal en accepte un. Il n’y a pas beaucoup de doutes quant à l’issue probable du procès : (...)

Après le cycle actuel des audiences d’extradition, il faudra encore un certain temps avant que le système judiciaire britannique ne prenne une décision finale :

La juge de district Vanessa Baraitser mettra probablement des semaines, voire des mois, à examiner son verdict, la partie perdante faisant probablement appel.

Il est dommage que la justice suédoise, puis la justice britannique, se soient laissées aller à l’arbitraire en poursuivant de manière fondamentalement injuste un journaliste ayant révélé plus de crimes que toute autre personne encore en vie.