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L’ Humanité
Le syndicat FO pénitentiaire sort son tract matraque
Article mis en ligne le 3 mars 2012

« On baisse le froc 
pour la racaille ! » ose le syndicat, pour protester contre l’harmonisation du prix des cantines.

La violence verbale est une pratique fréquente chez les syndicats pénitentiaires. «  L’Ufap-Unsa et FO ne sont jamais avares d’assauts de virilité, pour s’attirer les bonnes faveurs de leur électorat  », souligne Gabriel Mouesca, secrétaire général de l’Observatoire international des prisons (OIP). Mais, avec ce tract, FO a tapé très fort. Pour protester contre l’harmonisation des prix des cantines, ces produits proposés à l’achat aux détenus, FO pénitentiaire s’est fendu d’un communiqué national intitulé : «  On baisse le froc pour la racaille !  »

Le reste est à l’avenant : «  Force ouvrière rappelle à nos dirigeants de ne pas oublier que certaines crapules ont violé, tué, assassiné sauvagement certains de nos enfants.  » Le syndicat estime que l’État montre «  une bien triste image de notre institution  », «  en distribuant des produits aux voyous à des prix dérisoires  ». « Nos prisons sont devenues des Fouquet’s carcéraux  » et «  la voyoucratie vous remercie  », conclut FO pénitentiaire. Manière d’attiser l’opposition, entre des matons «  aux salaires de misère  » et ces détenus qui seraient en villégiature aux frais de la collectivité. (...)

Dans une lettre au garde des Sceaux, l’OIP demande que soit respecté le code de déontologie du service pénitentiaire adopté le 30 décembre 2010, qui stipule que le personnel de l’administration pénitentiaire ne doit pas user de «  dénomination injurieuse  » à l’égard des personnes qui lui sont confiées. De son côté, la CGT pénitentiaire parle, dans un communiqué, d’«  appel à la haine  ». Pour sa secrétaire générale, Céline Verzeletti, «  ce tract est explosif et inutile. En réalité, les conditions de détention de prisonniers et les conditions de travail des personnels sont liées. Elles s’améliorent ou se dégradent en parallèle  ». Et, justement, l’harmonisation des prix des cantines est une amélioration bienvenue.

Les cantines, c’est ce système opaque qui permet aux détenus d’acheter divers objets ou denrées. En premier lieu, le pain, le tabac et les produits d’hygiène ou de correspondance. Jusqu’aux abonnements à la télévision pour les plus fortunés.

(...)

Un appel d’offres a été passé, pour les 200 produits les plus consommés, et un marché national d’approvisionnement a été mis en place. Il permettra d’unifier les prix dans les 150 établissements à gestion publique. En attendant une harmonisation des tarifs dans les prisons à gestion déléguée d’ici 2013.