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Les agriculteurs et le changement climatique : « On en entend parler, mais qu’est-ce qu’on peut faire ? »
Article mis en ligne le 5 mars 2015
dernière modification le 28 février 2015

Le changement climatique ? Les agriculteurs l’observent, par l’avancée des saisons et la météo de plus en plus irrégulière. Mais que faire ? En arpentant les allées du Salon de l’agriculture, Reporterre a discuté avec les témoins avancés du plus grand changement.

Officiellement mis à l’honneur cette année au salon de l’agriculture, le sujet n’a pas atteint les allées du hall des bovins.

« Boh, le climat, on en entend parler, comme tout le monde », commencent la plupart d’entre eux. Mais de là à se sentir concernés… Entre la ferme dont il faut s’occuper et les comptes souvent dans le rouge, « on vit un peu au jour le jour », lâche Pierre, éleveur de vaches Simmental dans l’Aveyron et membre de la coopérative Jeune montagne. (...)

« Il est certain que ce n’est pas leur préoccupation première. Ils ont la tête dans le guidon », confirme Aline Bonnot, co-directrice de l’organisme de sélection du mouton charolais, qui travaille tous les jours avec les éleveurs. « Mais en même temps, cela les inquiète, poursuit-elle. Ils sont très dépendants des conditions climatiques, donc évidemment, ils sont touchés quand il y a une sécheresse ou qu’au contraire, comme en ce moment, les terrains sont très mouillés. » (...)

Peuvent-ils apporter leur pierre à la lutte contre le changement climatique ? Il y a les fatalistes, comme Jean-Louis : « Je n’ai pas l’impression qu’en tant qu’agriculteur on puisse faire grand-chose. » Au stand des Jeunes Agriculteurs, David affirme avoir déjà commencé à faire sa part : « Au lieu de laisser les sols nus l’hiver, entre deux récoltes de maïs je sème des légumineuses. Cela permet de remplacer une partie du soja importé du Brésil. Mon but est de devenir autonome pour l’alimentation de mes vaches. »

Anthony se félicite de n’avoir jamais abandonné ses Rouges des prés et ses prairies à l’époque où l’on pensait que l’avenir de l’agriculture était dans l’intensification. (...)

Certains considèrent même avoir déjà commencé à s’adapter au changement climatique. Agnès élève des vaches de la race bretonne Pie noire dans la Sarthe. « Avec nos races rustiques, on sera moins touchés, assure-t-elle. On les nourrit sans apport de céréales, on ne cultive pas de maïs et elles arrivent même à valoriser des fourrages grossiers tels que des ronces quand il n’y a pas assez d’herbe. Au pire, on diminuera le nombre de vaches à l’hectare. » (...)